Dimanche à Bangui, il n’y aura ni Matmour, ni Ziani, ni Boudebouz, ni Kadir, ni Amri, ni même peut-être Halliche ! Soit, un bon paquet d’absents, parmi les meilleurs joueurs des Verts.
Dimanche à Bangui, il n’y aura ni Matmour, ni Ziani, ni Boudebouz, ni Kadir, ni Amri, ni même peut-être Halliche ! Soit, un bon paquet d’absents, parmi les meilleurs joueurs des Verts. La situation se complique sérieusement pour Abdelhak Benchikha qui aurait certainement espéré commencer son aventure chez les A par un sort un peu plus clément.
Mais bon, doit-il capituler pour autant ? Absolument pas ! Surtout en présence de ces joueurs revanchards, ceux qui avaient été barrés par la politique de Saâdane, que d’aucuns ont jugée «discriminatoire» à l’égard de certains et sur lesquels le «Général» va miser contre la République centrafricaine. Ceux-là veulent tous prouver à leurs détracteurs qu’ils ne sont pas en EN par hasard…
Montrer qu’il a mûri et sa capacité à mener une équipe
A commencer par Djamel Abdoun qui a longtemps été empêché de montrer ce dont il est capable, recalé aux seconds rôles, comme il était à chaque fois, avec Rabah Saâdane. Comme s’il avait l’intime conviction que ce joueur faisait partie des éternels espoirs, ceux qui ne pourront jamais atteindre le statut de patron. C’est également le cas de certains de ses ex-entraîneurs en France qui ne s’empêchaient pas de mentionner son incapacité à mener une équipe.
Djamel Abdoun a, cette fois, une occasion formidable de prouver aux sceptiques de tous bords que non seulement il a mûri, mais que son immense talent lui permet de mener la barque algérienne à bon port
. C’est, en effet, sur lui que reposent désormais les espoirs des Algériens dans la construction du jeu en attaque.
Une chance pour clouer une place de titulaire !
Car, après les forfaits de Karim Ziani, puis de Riad Boudebouz et Chadli Amri, il ne reste plus grand monde parmi les habitués à ce poste. Néanmoins, Abdoun pourrait se voir confier un rôle de meneur/percuteur sur le flanc gauche, en appui de Hadj Aïssa ou Djabou à qui Benchikha accordera sa confiance pour mener l’attaque des Verts.
Etincelant avec son club depuis son transfert en Grèce, Djamel Abdoun se doit de confirmer sa bonne forme et surtout répondre aux attentes des supporteurs qui l’adulent comme jamais, depuis qu’ils ont senti qu’il était victime d’une «hogra» avec Rabah Saâdane, même si le cheikh s’en défendait en affirmant le contraire.
Abdoun aura, par ailleurs, une bonne dose de pression à gérer dans ce match dont dépendra sa cote de popularité chez les supporteurs. Une chance inouïe pour clouer définitivement une place de titulaire !
Hadj Aïssa : L’enfant prodigue revient en sauveur
Autre revanche à suivre dans ce match, celle de Lazher Hadj Aïssa, le premier banni des Verts par Rabah Saâdane. Le stratège sétifien, rappelé à la toute dernière minute pour palier la défection de Boudebouz, a, là, une occasion inespérée de se réinstaller à une place qu’il n’aurait jamais dû quitter, tellement son talent lui permet aisément de figurer parmi les A. 48 heures, auparavant, Hadj Aïssa ne se doutait pas qu’il allait jouer à Bangui, au lieu de Rouiba.
Le malheur de Boudebouz a fait son immense bonheur, revenant même en sauveur, empruntant la grande porte des Verts. En l’absence de meneur de jeu de métier, le retour de Hadj Aïssa s’annonce comme l’une des solutions les plus sérieuses à ce poste.
S’il arrive à tirer son épingle du jeu, le numéro 10 de l’ESS donnera les pires cauchemars à Benchikha pour composer son onze lors des prochains matchs. A suivre avec attention…
Djabou : au nom de tous…les locaux !
Abdelmoumen Djabou est incontestablement le meilleur espoir dans ce match. Le gaucher des Hauts Plateaux fait partie de ceux qui méritent le plus d’avoir une chance de prouver leur valeur.
Ceux qui pensent que le sort a été injuste envers eux à l’époque où Rabah Saâdane était aux commandes. Dimanche, personne ne s’étonnera de voir Djabou faire son apparition dans le onze titulaire. Et pour cause ! L’Algérie entière sait qu’il est capable de s’imposer par son génie. Ceux qui ont suivi la trajectoire de sa jeune carrière vous diront qu’il lui suffira tout simplement de jouer comme il le fait avec l’Entente.
Ou mieux encore, comme il le faisait avec l’USMH qui a révélé son immense talent. Djabou aussi aura à prouver dans ce match qu’il ne jouera pas uniquement pour sa petite tête, mais au nom de tous les siens ; c’est-à-dire les locaux !
Lacen, Medjani et Bellaïd : enfin la légitimité d’être depuis le départ !
Trois cas dans cette équipe retiendront également l’attention des supporteurs des Verts. Ceux de Medhi Lacen, Carl Medjani et Habib Bellaïd.
Trois noms qui ont fait couler beaucoup d’encre le jour où Rabah Saâdane leur avait fait appel pour renforcer les Verts. Beaucoup de gens avaient alors pesté contre leur venue. D’abord Medhi Lacen auquel même ses coéquipiers avaient reproché le fait de «venir lorsque le plat était déjà cuit», dixit Anthar Yahia.
Le joueur de Santander qui a finalement été très bien accepté dans le groupe a toujours quelque chose à prouver plus que les autres, en raison de son arrivée tardive en EN. «Je ne voudrais pas prendre la place de quelqu’un qui s’est battu en Afrique pour la qualification, alors que moi, je regardais paisiblement les matchs dans mon fauteuil», nous avait-il alors confié. Retenant la leçon, aujourd’hui, Lacen a rejoint le front pour commencer sa guerre depuis le départ.
C’est même pour cette raison, dit-on, qu’il a tenu à marquer sa présence contre la Tanzanie, même blessé. Pour que plus personne ne viendra lui casser les oreilles avec cette vieille histoire !
Pour qu’on ne dise plus qu’ils sont venus juste pour le Mondial !
Pareil pour Medjani et Bellaïd qui sont heureux de commencer la bataille dès les premiers matchs des éliminatoires. Ils tenteront de participer au mieux à l’aventure afin de qualifier l’équipe tant à la CAN qu’à la Coupe du monde.
Les deux joueurs en manque de légitimité auprès des supporteurs qui leur ont toujours reproché d’avoir débarqué de nulle part, alléchés par les belles odeurs du Mondial, se retrouvent aujourd’hui en position de force. Ils sont présents depuis le début de l’aventure, «leur» aventure ! Et plus personne ne viendra leur faire rappeler un quelconque manque de légitimité dans leur carrière avec les Verts.
Medjani et Bellaïd sont désormais des guerriers de la première heure. A eux de prouver qu’ils peuvent faire mieux, dès la première occasion. Et celle de Bangui en a tout l’air d’être la bonne, surtout avec un Halliche incertain.
C’était un exemple pour tous les rejetés des banlieues en France…
Enfin, le cas le plus attrayant de tous reste incontestablement celui de Khaled Lemmouchia. Ah, cette histoire entre lui et Saâdane ! Titulaire depuis le tout début des éliminatoires, ce milieu récupérateur a vu ses chances de participer à la CAN, puis au Mondial s’effondrer tel un château de cartes. L’avènement de Yebda, puis cette décision de Saâdane de le mettre sur le banc lui avait fait péter le bon câble qui le raccrochait à l’Equipe d’Algérie.
Et pourtant, la FAF comme les décideurs politiques étaient fiers de faire rappeler le parcours atypique de cet enfant issu d’une banlieue chaude en France, formé à l’Olympique de Lyon qui l’a rejeté, et qui a choisi la mère patrie pour rebondir. Khaled Lemmouchia avait pourtant tout réussi depuis son arrivée en Algérie.
Il est même devenu le meilleur exemple, celui que toutes les victimes du système discriminatoire français devaient suivre, s’ils ne tenaient pas à retourner à l’ANPE.
Reconquérir la place que Saâdane lui avait enlevée !
Puis, survint le clash, inévitable, implacable et dévastateur. Une colère noire de Saâdane qui restait inébranlable, même après les interventions de hautes personnalités politiques. Aujourd’hui, le cheikh n’est plus là pour lui barrer la route de la gloire.
Benchikha lui a redonné la chance qu’il a implorée vainement auprès de Saâdane. Son moment est revenu ! Même si en place, il va retrouver ce même Yebda qui était à l’origine de tous ses malheurs. Sans parler de Medhi Lacen qui va enfoncer le clou. Mais le football est fait de blessures des uns qui redonnent la vie aux autres. L’espère-t-il ? Sans doute pas.
Mais quelque part, peut-être que Lemmouchia priera-t-il que l’occasion lui soit redonnée pour se réinstaller dans le milieu de l’EN. La concurrence est ouverte, sainement, pour le bien des Verts. Pourvu que cela se concrétise dès le match de dimanche. Dites Amiiine !