Dans une lettre adressée mardi à la SG du Parti des travailleurs, le leader du MSP tire à boulets rouges sur Louisa Hanoune, à partir de sa page facebook. Et il n’y va pas de main morte…
C’est le tout dernier buzz sur les réseaux sociaux gagnés par la fièvre de l’actualité politique et celle de l’élection présidentielle du 17 avril. Cependant, il n’y a pas que les “Geek” et les “cyberaddicts” qui s’en donnent à cœur joie, puisque des politiques se sont joints à la fête.
C’est le cas pour le leader du MSP, Abderrezak Makri, qui, depuis sa page facebook, a décidé d’accabler la candidate à l’élection présidentielle, Louisa Hanoune, de graves accusations, et ce, à la suite des dernières déclarations de celle-ci, qui n’a pas manqué de fustiger le courant islamiste. “Il ne s’agissait pas de vous accuser de complicité avec des parties au sein du pouvoir, puisque la plupart des dissidents de votre parti se sont chargés de le faire. Je m’interroge par contre sur votre attaque envers l’opposition et vos louanges au président Bouteflika, car s’il ne s’agit pas d’un arrangement conclu comme le soutiennent de nombreux politiciens. Je vous invite à le déclarer solennellement”, écrit-il.
Dans cette lettre qui restera dans les annales de la politique algérienne, Makri souligne : “Je ne m’oppose pas à vous parce que nos avis divergent et parce que je crois en la liberté et la démocratie. Néanmoins, quand des personnalités de votre calibre commencent à devenir pesantes dans le paysage, j’essaye de convaincre l’opinion publique, tout au moins, par mon point de vue.” Et d’asséner : “Je m’oppose à vous parce que vous êtes médiocre, usée, ringarde et vous manquez de respect envers autrui. Vous manquez de vision et vous êtes faible d’esprit.”
Le président du MSP, qui, soulignons-le, avait précisé lors d’une émission de télévision que ses publications sur sa page facebook n’engageaient que sa personne et n’impliquaient pas forcément les positions de son parti, a suscité de nombreuses réactions sur la Toile. Partagé, commenté et relayé dans les médias à maintes reprises, le point de vue reste tout de même mitigé quant à la portée de cette lettre dans la conjoncture actuelle.
Certains y voient de l’info capitale qui manque, toutefois, de subtilité dans son discours, étant donné que le leader du parti islamiste vante son intégrité et honnêteté intellectuelles en se comparant à sa détractrice. Makri, qui s’est adressé à Hanoune sur un ton assez familier en entamant sa lettre par “Louisa ya Louisa”, affirme avoir reçu des propositions alléchantes pour un poste de ministre bien avant l’avènement de la période électorale. Il avance, en exclusivité : “Je te surprendrai cette fois, au lendemain de cette élection présidentielle, par la proposition qui m’avait été faite et que j’avais refusée. Je n’évite de dévoiler cela que pour épargner tout égocentrisme dans la lutte pour un pays souffrant à cause de cette mascarade électorale.”
Le “verre de vin” ayant fait déborder le vase, Makri n’a pas hésité à discréditer la SG du PT, puisqu’il ira jusqu’à lui rappeler ses échecs et les limites politiques de son parcours.
“Consciente de tes limites et de ton incapacité de mobilisation populaire, tu as décidé de dévier de ta ligne et d’intégrer les rangs des parties au pouvoir, celles qui impliquent plus que n’importe qui l’intervention étrangère à cause de leur corruption, échec et mauvaise gestion”, martèle-t-il. Par ailleurs, certains observateurs à travers la Toile trouvent dans les propos de Makri un certain discours “rétrograde” qui s’apparente clairement à un règlement de comptes, et porte atteinte à la liberté individuelle, notamment dans la partie où il revient sur sa rencontre avec Hanoune lors du colloque “le Carrefour de la pensée”, organisé par Le Monde diplomatique en 1993. Il rappelle : “Nous nous sommes retrouvés dans le hall de la salle de conférences avec le directeur du colloque, Alain Gresh.
Alors que tu noircissais dans ton discours l’image de l’Algérie, un verre de vin à la main, je tentais, moi, de convaincre Gresh d’organiser un colloque pour réhabiliter l’image de notre pays, chose que tu as rejetée.” Dans son dernier point, Makri continuera les hostilités en réclamant de la candidate à l’élection présidentielle de “répondre aux Algériens quant à tes relations extérieures que tu tentes de dissimuler. Et surtout répondre aux Algériens quant à ton adhésion à la IVe Internationale communiste, dont tu as assisté à de nombreuses réunions, côte à côte avec des sionistes et forces hostiles à la souveraineté de l’Algérie et ses fondements”.
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