Au lendemain des débats à l’APN et de l’offensive des partis islamistes contre le texte de loi sur les violences conjugales, le président du MSP, Abderrezak Makri, s’est montré très offensif et radical sur la question de la femme, de la famille et des préceptes de l’islam, mais également sur un plan plus politique, en évoquant les dernières évolutions de la situation à In-Salah.
En effet, le leader du parti islamiste a tenu une conférence de presse, hier, à Oran, au siège local de sa formation, pour livrer son analyse, notamment sur l’intervention de l’armée pour “gérer la situation” sur le terrain de la contestation à In-Salah. “Nous sommes pour la transparence. Nous ne savons pas ce qui se passe exactement. Pourquoi avoir fait intervenir l’armée dans un débat qui doit être un débat de société ? Ce face-à-face entre l’armée et la population est grave et c’est une manière de dire à la population de se taire. Et si cela avait été plus loin ?”, s’interroge Makri en faisant allusion aux risques de dérapage qui auraient pu se produire et avec toutes leurs conséquences. Évoquant toujours l’armée présente à In-Salah, qu’il met en parallèle avec l’échec total du pouvoir politique et de l’Exécutif, le leader du MSP va plus loin : “Pourquoi n’a-t-on pas appelé l’armée lors des événements de Ghardaïa ? Pourquoi cette réaction à In-Salah ?” Et de donner sa réponse : “C’est parce qu’à In-Salah, il y a le pétrole, il y a eu une volonté pour que l’armée intervienne pour protéger Halliburton, c’est cela, et n’oubliez pas que c’est Halliburton et Dick Cheney son patron qui ont été derrière la guerre d’Irak. Le pouvoir politique fait des affaires avec Halliburton.” Mais ne voulant pas que ces propos soient mal interprétés par la presse, Makri précise sa position en expliquant qu’il n’est pas pour l’intervention de l’armée “ni à Ghardaïa, ni à In-Salah, ni ailleurs”. Interrogé pour savoir s’il craignait que la délégation de l’opposition soit empêchée, par le pouvoir, de se rendre aujourd’hui à In-Salah pour y rencontrer la population qui s’oppose toujours à l’exploitation du gaz de schiste, le patron du MSP s’offusque : “Nous n’avons pas besoin de demander une autorisation pour nous rendre à In-Salah.”
D. L.
