Abderrezak Benhabib, professeur d’économie à l’université de Tlemcen, à propos de l’exportation: “Il faut développer des réseaux de commerce internationaux”

Abderrezak Benhabib, professeur d’économie à l’université de Tlemcen, à propos de l’exportation: “Il faut développer des réseaux de commerce internationaux”
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Liberté : À votre avis, comment peut-on passer à la phase exportation du produit local ?

Abderrezak Benhabib : Pour passer à la phase exportation, on doit d’abord commencer à satisfaire le marché local. Ensuite, le surplus sera destiné aux échanges internationaux. C’est un développement naturel des choses. En plus, il faut développer des réseaux de commerce et tisser des relations d’affaires au sein des pays de l’Afrique du Nord.

La qualité du produit s’impose-t-elle dans ce cas ?

Au départ, non. La qualité du produit viendra après. C’est-à-dire : avec la variété et la concurrence. Les entreprises qui veulent maintenir leurs activités à l’international doivent maintenir la qualité et appliquer les normes exigées au niveau mondial. Mais aussi suivre certaines normes liées au fonctionnement interne de l’entreprise, assurant de la sorte la pérennité de sa productivité.

LG Algérie

Quelles sont les raisons du retard de l’Algérie en matière d’exportation hors hydrocarbures ?

La faute incombe à la rente pétrolière. Mais avec la baisse des coûts du baril du pétrole s’impose l’urgence de diversifier l’économie nationale et de procéder à des substitutions d’importation.

C’est-à-dire promouvoir la production locale au lieu d’importer des marchandises à partir de l’étranger avec des coûts exorbitants. S’engager dans des partenariats gagnant-gagnant avec des entreprises étrangères. À titre d’exemple, l’Algérie importe 8 milliards de dollars de Chine sans quasiment rien exporter vers ce pays.

Comment voyez-vous les grands défis du développement des exportations hors hydrocarbures ?

Le développement à l’international doit se faire sur la base de l’existence des réseaux comme cela se fait ailleurs en Europe ou dans des pays d’Amérique. Il faut mettre en place des réseaux au niveau de l’Afrique et de l’Asie. Nos exportateurs doivent entrer en liaison directe avec des hommes d’affaires dans ces pays d’Afrique et d’Asie pour écouler le produit algérien.

De plus, on doit penser à instaurer des licences d’exportation au lieu des licences d’importation et encourager les entreprises voulant investir dans l’export.