Abderrahmane Saïdi charge Abderrezak Makri: Guerre ouverte au MSP

Abderrahmane Saïdi charge Abderrezak Makri: Guerre ouverte au MSP

L’ancien président du conseil national du MSP a répliqué de façon cinglante à Makri, estimant que “l’échec de son initiative politique est la seule explication” aux attaques de ce dernier contre le Forum du juste milieu.

Une guerre de positions est déclarée au sein du Mouvement de la société pour la paix (MSP), où les tenants des deux clans dirigés par Abderrezak Makri et Abou Djerra Soltani croisent le fer, en s’échangeant sur la place publique des déclarations franchement hostiles. L’enjeu n’en est pas moins lié à la prochaine présidentielle qui ne finit pas de diviser la classe politique.

Ainsi, l’ancien président du conseil national et vice-président du MSP, Abderrahmane Saïdi, a répliqué de façon pour le moins cinglante au président du parti, quant aux déclarations de ce dernier qui accuse le “Forum du juste milieu”, notamment son président Abou Djerra Soltani et les militants de sa tendance, de vouloir fomenter un “coup d’État” contre lui. M. Saïdi, l’un des fondateurs de ce forum, y apporte un démenti, maintes fois réitéré, en affirmant que “ces accusations sont sans fondement”. “Il (Makri) voulait juste dépasser l’impasse dans laquelle il se trouvait et rejeter la responsabilité sur d’autres, en créant un problème virtuel”, assène-t-il.

Selon lui, “l’échec de son initiative politique est la seule explication” à cette sortie du chef de file du MSP. Pourtant, dit-il encore, “pour lancer de pareilles accusations, il faut avoir des preuves et des témoignages”. “Mais lui n’a fait part que de son sentiment qu’il y a quelque chose qui se préparerait contre lui”, relève M. Saïdi. Il estime que le langage dont a usé Makri n’a pas de lien avec la politique et “n’est pas confortable (prononcé en anglais, ndlr)”. Mais “c’est poétique, car un politicien parle avec des preuves à l’appui”.

D’où, a-t-il précisé, “nous n’avons pas voulu répondre à cette accusation, parce qu’elle ne repose sur aucun fait avéré et même les militants n’ont pas pris en considération la question”. “Pourquoi subitement, voir qu’il y a quelque chose de louche et qu’il y a un problème. Pourquoi maintenant ?”. “Nous sommes aussi membres du mouvement (MSP), donc, il n’a pas à faire de la surenchère là-dessus”, rétorque

M. Saïdi pour qui cette sortie de Makri est due au fait qu’il aurait compris que les militants du parti ont une certaine “phobie des scissions”, à l’instar de celles qu’ils ont eues par le passé.

“Ce qui est faux”, a-t-il assené. Et pour mieux enfoncer son protagoniste, il l’invite à “présenter les preuves devant le parti, et au conseil national” qui se prépare à tenir sa session qui était initialement prévue pour le 11 janvier mais a été reportée au 25 du même mois, “probablement dans l’attente de la convocation du corps électoral ou de la décision du Président. Tout le monde est dans l’expectative, parce qu’on n’est pas dans l’action politique, mais dans la réaction”, a-t-il précisé. Abderrahmane Saïdi a réaffirmé le caractère apolitique du “Forum du juste milieu”, en indiquant qu’il est enregistré au chapitre des associations. Selon lui, tout amalgame avec des déclarations politiques viendrait du fait que son président, en l’occurrence Abou Djerra Soltani, est un ancien politique et ancien président de parti.

“Il est donc, tout à fait normal que lorsque vous discutez avec des journalistes, ils ne voient pas en vous un initiateur du forum, mais un politicien. C’est le cas surtout lors de cette conjoncture politique de la présidentielle, mais au-delà, cela sera autre chose”, a-t-il, en outre, indiqué. Et d’enchaîner : “Actuellement nous sommes obsédés par cette question, mais, nous n’avons cessé de répéter que nous ne sommes pas venus pour soutenir le 5e mandat, parce que nous sommes au sein du forum où toutes les tendances sont représentées, le FLN, le RND, le MSP et Ennahda, ainsi que Talaie El-Houriat, mais il y a une fixation sur son président.” Il a enfin souligné que ce forum qui compte quelque 7 000 adhérents dans toutes les wilayas “se limitera à donner sa position au sujet des candidats, en tant qu’association, pour définir qui est le mieux pour l’Algérie, en temps opportun, sans nous impliquer pour tel ou autre candidat”.

Amar R.