Abderrahmane Hadj Nacer : « L’Algérie ira de façon irrémédiable vers le FMI »

Abderrahmane Hadj Nacer : « L’Algérie ira de façon irrémédiable vers le FMI »

L’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, Abderrahmane Hadj Nacer avertit que si le statu quo économique actuel est maintenu face à la chute des cours des prix du pétrole, l’Algérie ira irrémédiablement vers le Fonds Monétaire International (FMI) qui aura à négocier avec un pays sans administration mais juste « des bureaux qui fonctionnent ». La seule institution maîtresse du pays reste l’armée, selon le conférencier.

L’économiste qui animait, samedi à Tizi Ouzou, une conférence, a dressé un tableau noir en évoquant la situation économique et sociale actuelle du pays qui est très différente de la fin des années 1980 quand l’Algérie en incapacité financière pour faire face aux dépenses alimentaires en expliquant qu’à l’époque l’Algérie avait une administration et n’était pas confrontée aux déséquilibres des rapports de forces politiques.

Hadj Nacer a résumé la situation financière du pays en l’argent « brutal » et celui provenant essentiellement de la « rente » pétrolière marquée par l’absence d’équilibre des pouvoirs qui aurait permis de prendre des décisions qui seront acceptées par la population comme à la fin des années 80 quand l’Algérie avait opté pour un plan d’ajustement structurel (PAS) sous l’égide du FMI.

Pour lui, dans un contexte d’approches rentières, les décisions ne font jamais objet de discussions mais favorise plutôt la lutte entre ce qu’il appelle l’ »argent brutal » et l’ »impôt historique »allusion faite aux recettes des hydrocarbures et les détenteurs de capitaux.

Ce statu quo que vit l’Algérie est encouragé par les étrangers en absence de moyens à l’une des deux parties à avoir le pouvoir décisionnel.