Officiellement, il était question de présenter publiquement les « propositions du vieux parti sur la réforme de la Constitution.» Finalement, ni M. Belayat, ni les membres de la délégation du bureau politique qui devaient l’accompagner, à savoir Abdelhamid Si Afif, Mechbek Abdelkader, Bahloul Habiba et Boudjemâa Souilah, ne se sont présentés au rendez-vous.
La raison invoquée par les proches de Mustapha Abid, qui revendique le poste de mouhafed de la wilaya d’Oran, au détriment de son rival, M. Dinar Badreddine, qui occupe actuellement les locaux de la mouhafada, « des mises en garde » qu’ils auraient eux-mêmes adressées à Belayat et ses accompagnateurs, lui demandant « d’éviter de venir à Oran pour tenir une rencontre avec des militants qui n’ont aucune légitimité sur la mouhafada d’Oran.» Mustapha Abid, que nous avons rencontré hier, à proximité de la mouhafada, en compagnie de ses partisans, nous dira sans ambages : « M. Belayat et ses accompagnateurs ne vont pas venir. Ils devaient prendre part à une rencontre dans une mouhafada qui n’a aucune légitimité.» Ceci donne une idée du conflit qui perdure dans la maison FLN, à l’échelle de la wilaya.
Et au- delà des divergences de leadership, des questions plus cruciales, notamment celles déterminant le positionnement du parti avant la prochaine élection présidentielle, doivent être mises sur la table et tranchées définitivement. D’abord « donner une légitimité au clan de Dinar sur la mouhafada d’Oran.
Mais plus encore, remettre en selle l’ex-secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, en appuyant sa candidature à partir de la mouhafada d’Oran à ce même poste ». Mais au-delà des spéculations des uns et des autres, une chose est sûre, le FLN n’a pas encore réussi à surmonter ses dissensions internes. Ce qui devait constituer une «opération marketing», destinée, à la fois, à la base et à l’opinion publique pour marquer le début du retour du Front de libération nationale (FLN) sur la scène politique, s’est finalement transformé en une nouvelle illustration des divisions et des dissensions qui paralysent le parti. Une délégation du bureau politique du FLN, avec à sa tête le coordinateur Abderrahmane Belayat, était en effet attendue, hier à Oran, au siège de la mouhafada, pour prendre part à une rencontre organisée à l’occasion de la Journée du savoir. Mais le mal est encore plus profond si on considère ce qui se dit dans les coulisses en off. Selon ces sources, la rencontre qui devait se tenir avait plusieurs objectifs non déclarés.
Mourad Belkaïd