Abderazak Mokri, le tout nouveau chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), est parti à la reconquête des militants qui ont dû quitter la parti, en signe de protestation contre la gestion de Abou Djara Soltani. Ce dernier, qui caresse l’ambition de se présenter à la présidentielle de 2014, sous l’étiquette de candidat des islamistes était présent jeudi, aux côtés de Abderazak Mokri, lors du meeting animé à El Oued, un des fiefs du MSP.
Dans son discours, Abderazak Mokri a expliqué que le parti est sorti « grandi et renforcé du congrès national qui s’est tenu à Alger, les 2, 3 et 4 mai ». Le nouveau chef du MSP, expliquant sa victoire à l’issue de congrès, a indiqué que « c’est le courant de l’opposition à la ligne officielle du parti qui l’a emporté, mais un travail de sensibilisation et d’explication des militants de base a précédé ce congrès ». Le nouveau chef du MSP, accompagné également du fils du défunt cheikh Mahfoudh Nahnah, fondateur du parti, a fait part de la volonté de la nouvelle direction d’ouvrir le parti à d’autres sensibilités qui partagent les mêmes fondement idéologiques.
C’est là visiblement un appel du pied aux petites formations islamistes à se mettre sous la bannière du MSP qui caresse l’ambition de rassembler d’être le leader de l’islamisme BCBG en Algérie. Revenant sur la période d’Abou Djara Soltani, qu’il s’est bien gardé de critiquer, il dira que le parti avait délibérément renoncé à certains de ses principes « pour participer à sauvegarder l’Algérie ».
Malheureusement , regrette t-il « nos partenaires de la coalition n’étaient pas animés d’une volonté loyale ». Et c’est ce manque de loyauté qui a donc poussé le MSP à opter désormais pour une opposition « modérée », surtout ajoute encore Mokri, que la situation politique du pays, avec la corruption, la gabegie en matière de gouvernance, nous incite à être du côté du peuple.
Au sujet de l’élection présidentielle, le chef du parti s’est contenté de dire que son parti « est concerné » sans donner des explications si le MSP participera ou boycottera ses élections. Pour ce qui est de la santé du président Bouteflika, Mokri est partisan de la transparence. « Le président de la république, s’il se porte bien comme on dit, il doit apparaitre à la télévision, c’est la seule façon de démentir toutes les rumeurs, sinon l’application de l’article 88 de la Constitution devient obligatoire. Le pays ne peut pas supporter une paralysie de ses instituions dans une conjoncture comme celle que nous connaissons actuellement » dit-il en conclusion.