Abdelmoumen était un « bienfaiteur ! »

Abdelmoumen était un « bienfaiteur ! »

Abdelmoumen Khalifa serait un homme sur le dos duquel de nombreuses personnes se sont enrichies ou ont abusé de sa gentillesse. C’est ce qu’a affirmé l’ancien directeur de l’agence Khalifa Bank à Chéraga, Omar Mir, qui l’a qualifié de bienfaiteur.

Djamel Guelimi, l’ancien directeur général de Khalifa Airways et Khalifa TV, assure que le patron du groupe n’a « absolument rien fait de mal », que beaucoup se sont servis de lui pour obtenir des privilèges, faisant dire au juge que beaucoup ont mangé dans l’assiette Khalifa tels Aboudjerra Soltani ou le fugitif Abdelwahab Keramane .

Le fait le plus marquant lors de ce 6e jour du procès de l’ex-patron de la caisse principale de Khalifa Bank est sans nul doute la tactique opérée par les accusés qui ont défilé à la barre. Ces derniers ont tout fait pour « blanchir » le principal inculpé.

Aux questions du président et du procureur général, les inculpés étaient unanimes à dire que « Khalifa n’a absolument rien fait de mal ! »

« J’ai reçu l’ancien ministre du Commerce Keramane Abdenour, venu me solliciter pour intervenir pour sa fille Yasmine pour la recruter au sein du groupe Khalifa. Après avoir constaté qu’elle avait les capacités et les qualités, je l’ai recrutée à Khalifa Airways après avoir ouvert une ligne aérienne reliant Alger à Milano.

L’ancien ministre de la sécurité sociale Abou Djerra Soltani, m’a appelé et m’a sollicité pour embaucher son frère à Khalifa TV, mais j’ai refusé car il ne répondait pas aux conditions ».

C’est qu’à déclaré l’inculpé Djamel Guelimi, ancien DG de khalifa Airways et Khalifa TV, durant le 6e jour du procès d’Abdelmoumène Khalifa qui se tient toujours au tribunal criminel de Blida.

Le mis en cause a d’emblée affirmé au juge en charge du dossier : « Je me suis effectivement rendu avec Me Rahal Omar chez Khalifa Abdelmoumene. Lorsqu’on est arrivé nous avons constaté qu’il y avait beaucoup de véhicules devant la porte de SA villa. Me Rahal avait honte de rentrer. Il m’a chargé de monter et de faire signer le document relatif au contrat de l’hypothèque ».

« Qui a donc rédigé le contrat d’hypothèque ? », coupe le président.

« Ce n’est pas moi qui ai rédigé l’acte en question pour la simple raison que durant l’année 2000, j’étais installé en France ! ».

« Vous avez été nommé à la tête de Khalifa TV en tant que PDG, est-ce que vous avez les capacités de gérer une télévision ? », interroge le président.

« Khalifa m’a désigné à la tête de cette institution car il avait confiance en moi. Je percevais 30 000 francs français par mois. J’ai été à la tête de Khalifa TV pendant cinq mois, d’octobre à février ! »

« Pouvez-vous nous dire qui était à la tête de l’ENTV durant cette période ? », lance le président. « Hamraoui Habib Chaowki qui est venu me voir dans mon bureau ! ».

Des personnalités sont venues me solliciter pour recruter leurs enfants et des proches ! Est-il vrai que vous avez vraiment reçu l’ancien PDG d’Air Algérie, feu Benouis Tayeb, l’actuel président de la FAF Mohamed Raouraoua, et quels en étaient les motifs ?

« Je les ai rencontrés tout simplement à titre amical ! Benouis m’a demandé de recruter sa fille Lynda au sein de Khalifa Airways. Elle avait les capacités ». A la question de savoir s’il a bénéficié des avantages de Khalifa Abdelmoumene Questionne, M. Antar Menouar.

« Non ! Non ! Monsieur le président ! La preuve, je n’ai jamais bénéficié d’un avantage. Même en étant PDG de Khalifa TV, J’habitais chez ma famille. A cause de cette affaire, je n’ai pas vu mes deux filles depuis plus de huit ans, Monsieur le président ! », Répond l’inculpé. « Comment votre père s’est retrouvé associé dans Khalifa Bank, interrompt le juge

« Mon père n’avait pas le fonds. Il ne prenait pas des bénéfices. Il les investissait pour réactionner ses actions ! Mon père a décidé de se retirer de la banque juste après le décès de mon frère suite à un accident de la circulation ».

« Est-ce que vous avez occupé le poste de directeur du cabinet de Khalifa Abdelmoumene ?, Interroge le président.

« Non ! Non ! Je n’ai jamais occupé ce poste ! Il n’y a aucun document qui le prouve ! ».

En 2000, j’avais une société pharmaceutique puis j’ai décidé de changer d’activité pour opter cette fois-ci pour l’importation de véhicules de la Belgique.

ET d’ajouter dans le même volet : « Je n’ai jamais donné la Pajero à Abdelmoumene. Je l’ai échangé contre un lot de terrain ! »

Il a enfin déclaré qu’il a recruté la fille de l’ancien ministre Abdelhamid Temmar, car cette dernière avait un très bon niveau.

Maamar Djebbour répondra à vos questions !

S’agissant des conventions signées avec les clubs sportifs à l’instar de l’ASOchlef, du MC Alger, de la JS Kabylie et du RCKouba, le mis en cause a répondu à la direction du juge d’audience : « Je préfère que vous posiez ces questions de contrats de sponsoring à Maamar Djebbour ».

Interrogé à propos de la somme octroyée à Keramane Yasmine qui devait gérer le bureau de Milano de Khalifa Airways, Guelimi a répondu : « Je lui ai transféré un million de francs français ! ».

Le deuxième inculpé auditionné n’est autre que l’ancien directeur général des agents de sécurité, Chachoua Abdelhafid, qui a nié tous les faits qui lui ont été reprochés au cours de l’enquête préliminaire et de l’instruction judiciaire.

Il a par ailleurs affirmé au président du tribunal criminel qu’il n’a jamais reconnu devant le juge d’instruction avoir déclaré que « Khalifa Abdelmoumene ne m’a jamais appelé pour lui transférer des sommes faramineuses ! ».

« Pourtant, lors du premier jugement, vous avez déclaré que l’ex-boss vous a chargé par téléphone de transporter pas moins de 1 milliard 300 millions de centimes », rappelle le président.

Cet ancien inspecteur de police, qui a écopé de 10 ans de prison ferme, a en outre tenu à souligner que « C’est Khalifa qui lui a payé les frais de son mariage. La fête a coûté, selon le procureur général, 1 milliard de centimes.

Ce dernier est contredit par l’inculpé qui lui a répliqué : « J’ai célébré mon mariage à l’Hôtel El Aurassi qui m’a couté 500 millions de centimes ! ».

Auditionné, Chachoua Badr Eddine, qui occupait le poste de directeur des télécommunications à Khalifa Bank, a usé de la même tactique que celle de son frère : nier tous les faits rapportés dans l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation de la cour de Blida.

Il a déclaré que « Khalifa Rafik Abdelmoumene a dégagé une enveloppe financière de 250 millions de dinars pour le couffin du Ramadhan en 2000. Il faisait tout pour porter aide et assistance aux familles démunies ».

Dans le même contexte, le mis en cause a par ailleurs affirmé qu’il « n’a jamais assisté aux fêtes qu’organisait Khalifa dans sa villa à Cannes, contrairement à son frère Abdelhafid ! ».

Il faut souligner enfin que les accusés qui se sont succédé à la barre ont dressé un dur réquisitoire contre l’ancienne présidente qui était en charge du dossier en 2007 et le procureur général qui a représenté le ministère public