Un Mig 29
Dans un ilot de paix comme l’Algérie, qui est entourée d’une ceinture de feu, la stabilité et la sécurité nationales ont-elles un prix?
L’armée algérienne est en plein mutation. Elle se modernise. Pour ce faire, elle a besoin d’un budget conséquent. «Protéger 6000 km de frontières avec tout ce qui ce passe en Lybie, en Tunisie, au Mali et au Sahara occidental, il est tout à fait normal que notre armée puisse prendre un grand budget (dans la loi de finances 2014, ndlr)», a justifié Abdelmalek Serrai, économiste algérien et expert international, lors d’une conférence de presse animée, hier au siège de l’Ugcaa, à Alger sous le thème «les défis économiques de l’Algérie en 2014». «Il y a beaucoup d’invasions programmées contre notre pays, et cela de tous les côtés. Nous sommes en train de faire face à cette situation», a-t-il encore argumenté. Il a également souligné que c’est pour la première fois, en 2013, que «l’armée algérienne s’est renforcée grâce aux nouveaux équipements parvenus d’Allemagne au profit de la question de la surveillance des frontières et matériel de défense». «L’Armée algérienne a gagné de grands points durant l’année 2013, en se renforçant et devenant une armée de défense stratégique très puissante», a-t-il ajouté, tout en se réjouissant qu’elle soit devenue actuellement l’armée la plus puissante en Afrique. A cet effet, M.Serrai a annoncé que «le gouvernement a prévu pour cette année une fourchette financière très importante pour les dépenses de l’armée et les services de sécurité». Il appelle les observateurs à être compréhensifs, face à cette fourchette financière en disant que «quand il s’agit de la sécurité nationale, et avec tout ce qui se passe sur nos frontières, il faut être compréhensif».
Des voix se sont élevées dernièrement pour crier au loup et dire que l’Algérie dépense trop en armement! Mais quand il s’agit de sécuriser 6000 km de frontières, faut-il compter? La stabilité et la sécurité nationales ont-elles un prix? Il faut rappeler que l’Algérie est entourée d’une ceinture de feu. Entre la guerre au Mali, les armes circulent entre ces frontières avec la Lybie et la menace des groupes terroristes qui opèrent au nord du Mali engendre un danger terroriste réel. Chose qui a poussé les hauts responsables du pays à doubler d’efforts pour empêcher qu’une telle chose ne se produise.
L’instabilité politique en Tunisie, constitue également un sérieux danger pour la sécurité nationale. Depuis la «révolution du Jasmin», un mouvement de terrorisme salafiste a été créé. La Tunisie a déjà vu les premiers attentats terroristes sur son territoire se dérouler à la frontière avec notre pays, à savoir les monts Chaâmbi. Par conséquent, une dégradation de la situation sécuritaire a été signalée dans la région surtout avec le trafic d’armes qui s’est renforcé davantage.
D’ailleurs, il y’a tout juste un an, cette instabilité à nos frontières a «accouché» de la terrible prise d’otages de Tiguentourine. Même constat au Mali, où les groupes terroristes opéraient notamment au Nord. Ce qui a suscité l’inquiétude des autorités qui essaient par tous les moyens d’empêcher que ces troupes réussissent à passer nos frontières. Le Maroc également, constitue une source de danger permanent à la stabilité du pays. Avec les tonnes de drogue qui proviennent de ce pays et l’encouragement de la contrebande, la vigilance et le renforcement de la surveillance sont nécessaires. L’Algérie, cet îlot de paix au milieu d’un volcan de feu de terrorisme et d’intégrisme, se doit de sauvegarder la stabilité de son peuple, qui a déjà tant donné pendant la décennie noire. L’armée garante de cette stabilité, doit s’équiper en matériel performant pour relever le défi. La sécurité n’a pas de prix.