Abdelmalek Sellal,«L’eau coulera à flots en 2012

Abdelmalek Sellal,«L’eau coulera à flots en 2012

«Le réseau actuel, vétuste et obsolescent, ne répond plus aux besoins exprimés»

La réalisation d’une station de dessalement d’eau de mer n’est pas une priorité pour Jijel.

«La wilaya de Jijel n’aura plus de problème en matière d’eau à partir de 2012», a déclaré le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, avant-hier, en marge d’une visite de travail et d’inspection qu’il a effectuée dans cette willaya. Considéré comme un des grands réservoirs hydriques du pays, le réseau de distribution de la wilaya de Jijel, selon M. Sellal, fera l’objet d’une réhabilitation pour assurer un meilleur approvisionnement du chef-lieu et répondre aux besoins des populations. Un appel d’offres a été lancé, selon le ministre, pour la sélection des entreprises qui seront chargées du renouvellement de tous les réseaux. «Le réseau actuel, vétuste et obsolescent, ne répond plus aux besoins exprimés», a-t-il affirmé à ce propos. Lors de cette visite d’une journée dans la région, le ministre s’est rendu sur les chantiers des projets du barrage et du système de transfert de Tabellout, dans les environs de la commune de Djmila. Les ouvrages de ces projets accusent un taux d’avancement respectif de 23 et 68%, situés dans un site «difficile» au plan topographique, ils fourniront 20% des eaux à l’AEP (alimentation en eau potable) et 80% à l’irrigation, notamment d’une superficie de l’ordre de 30.000 hectares dans la région d’El Eulma, dans la wilaya de Sétif. Plus loin, le ministre a notamment inspecté plusieurs projets relevant de son département. Il s’agit notamment du renforcement de l’AEP des villes d’El-Aouana et de Jijel par le système de transfert des eaux du barrage de Kissir, du transfert des eaux du barrage de Boussiaba vers El Milia et ses agglomérations, et vers le barrage de Beni Haroun (Mila) dont la distance de transfert est de 30 km.

Actuellement rempli à 100%, le barrage de Kissir (ouest de Jijel), d’une capacité de 68 millions de mètres cubes dont 36 millions de m3/an destinés à l’AEP de Jijel et El Aouana et 12 millions de m3 à l’irrigation des plaines côtières de Jijel, a été inspecté par la délégation ministérielle. Pour ce qui est du barrage de Boussiaba (rempli actuellement à 98%), situé à quelques encablures de la ville d’El Milia, il dispose d’une capacité de 120 millions de m3 dont 23 millions de m3/an à l’AEP de cette grande agglomération, tandis que 57 millions de m3/an vont au barrage de Beni Haroun qui alimente six wilayas de l’Est en eau potable, a-t-on rappelé.A propos du barrage d’Irdjana prévu dans la région d’El Ancer (sud-est de Jijel), M. Sellal a rappelé que ce projet «pourrait être programmé en 2013, l’étude y afférente ayant déjà été finalisée». Le ministre a achevé sa tournée par une visite de la station de traitement et d’épuration des eaux (Step) de la ville d’El Milia dont l’état d’avancement se situe à 90%, avec une capacité journalière de 20.000 mètres cubes. Cet ouvrage a été mis en service il y a quelques jours pour des usages industriels, selon le directeur local des ressources en eau. En évoquant tous les problèmes relatifs à son secteur dans la wilaya de Jijel, Abdelmalek Sellal s’est étalé longuement devant la presse. A une question relative au projet de réalisation d’une station de dessalement d’eau de mer pour la wilaya de Jijel, le ministre a souligné que ce projet n’est pas prioritaire pour une région disposant de grandes potentialités hydriques. «Un tel projet à Jijel n’est pas fondamentalement nécessaire, mais il reste néanmoins programmé», a-t-il dit à ce propos, ajoutant qu’une station de dessalement d’eau de mer est destinée à sécuriser en matière d’AEP. Pour ce qui est du premier projet du Tabellout, Sellal a indiqué qu’ «il alimentera quatre communes relevant de la wilaya de Jijel, en plus de certaines localités des autres wilayas limitrophes». Lequel projet, dont la réception est prévue pour l’année 2013, sera d’une grande importance d’autant plus qu’ «il jouera un rôle primordial dans le domaine de l’agriculture puisqu’il permettra l’irrigation des terres des Hauts-Plateaux», dira-t-il. Par ailleurs, le ministre des Ressources en eau s’est félicité du fait que de bons résultats ont été réalisés en ce qui concerne la gestion déléguée des eaux. «C’est la première expérience que nous avons fait dans quatre villes, à savoir Alger, Oran, Constantine et Annaba», a-t-il dit. Cependant, «nous avons procédé à l’installation d’un directeur algérien dans la ville de Annaba, étant donné que l’expérience n’a pas bien marché», a-t-il indiqué. Depuis Jijel, M. Sellal a souligné que la stratégie de sécurisation du pays en matière de ressources hydriques repose sur les grands ouvrages hydrauliques et de transferts d’eaux. Enumérant les projets réalisés ou encore en chantier dans ce cadre, le ministre a indiqué que ces ouvrages permettront de «mettre à l’abri le pays, s’agissant de ses besoins pour l’alimentation en eau potable ou l’irrigation des terres agricoles», a-t-il conclu.