Abdelmalek Sellal lance un appel depuis Aïn Defla “Il faut impérativement renforcer le front interne”

Abdelmalek Sellal lance un appel depuis Aïn Defla “Il faut impérativement renforcer le front interne”

À travers cet appel, le Premier ministre fait le service après-vente, après le message du président Bouteflika qui a évoqué la thèse du complot contre l’Algérie.

Visiblement conforté par la sortie du chef de l’État, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a pour sa part longuement insisté, hier à Aïn Defla, sur l’impératif de dépasser les conflits et la guerre des clans pour “préserver l’unité nationale et renforcer le front interne”. Si le président Bouteflika a fait une série de mises en garde contre tout dépassement à l’aune de la guerre des tranchées que des clans du sérail se sont livrée ces derniers temps, M. Sellal, lui, a préféré s’adresser habillement au peuple qu’il exhorte de souder ses rangs pour faire barrage à toute tentative de déstabilisation qui viserait le pays “de loin ou de près”. M. Sellal, qui ne jure plus que par la stabilité, la sécurité du pays et la continuité, a ainsi averti contre la fitna et a appelé le peuple à “renforcer le front interne et faire fi des tentatives de déstabilisation”.

“C’est comme ça que nous n’allons plus avoir peur pour notre stabilité”, a-t-il martelé, estimant que le peuple algérien est “souverain dans ses décisions et que personne ne pourra lui dicter ses choix”. “Aujourd’hui, l’Algérie connaît un changement radical par rapport au passé ; notre pays enregistre un développement remarquable à plus d’un titre. C’est une réalité palpable qu’il faut absolument reconnaître pour préparer l’avenir. L’Algérien est conscient de cette réalité et des acquis réalisés ces dernières années, après avoir surmonté la profonde crise des années 1990 qui a failli provoquer l’effondrement du pays”, a rappelé M. Sellal dans son écrit, prononcé lors de la rituelle rencontre avec les représentants de la “société civile” de la wilaya d’Aïn Defla. Rien que pour cela, M. Sellal reste convaincu que “personne ne pourra ébranler la sérénité de l’Algérie et du peuple algérien” qui, dit-il, “a mis le sort entre les mains de l’homme de la Réconciliation”.

Le ton étant déjà donné, comme à l’accoutumée, par le P/APW dont l’intervention se résume à l’appel lancé à Bouteflika pour briguer un quatrième mandat, M. Sellal a aussitôt “replongé” dans le discours habituel en faisant, essentiellement, des éloges à Son Excellence le président Bouteflika. De fil en aiguille, M. Sellal décortiquera le bilan des 15 années de règne de son Président, couronné, selon lui, par des réalisations que l’Algérie n’aurait jamais connues auparavant. “Nous appartenons à une grande nation et, aujourd’hui, nous avons pu édifier un État fort grâce à la politique du président Bouteflika qui a su remettre le pays sur le chemin de la prospérité et du développement. Sachez que nous ne voulons que du bien à notre peuple, et que nous sommes conscients que nous sommes comptables devant ce peuple et que, si nous fautons, nous allons être rattrapés par l’Histoire (…)”, a martelé M. Sellal dans un langage frappant de populisme. Ou plutôt un langage purement électoraliste.

M. Sellal, qui fut à deux reprises (2004 et 2009) directeur de campagne du Président sortant, n’a pas manqué de titiller, à quelques jours de la Journée internationale de la femme (8 mars), l’ego du “sexe faible” en le rassurant de la continuité des réformes engagées par Bouteflika, où une “grande place” est réservée aux femmes.

Le Premier ministre et néanmoins président de la commission de préparation de l’élection présidentielle d’avril prochain a, par ailleurs, tenu à rappeler que son périple engagé, depuis sa nomination, à travers les wilayas du pays et qui tire à sa fin — il a atteint sa 46e visite —, s’inscrit également dans le programme du Président dont, s’enorgueillit-il, la marque de fabrique se base sur le travail de proximité.

F. A.