Abdelmalek Sellal ne veut plus s’avancer sur la santé de Abdelaziz Bouteflika. Interrogé par les journalistes dans les coulisses de l’Assemblée populaire nationale, le Premier ministre a eu une réponse étrange : « je ne peux pas parler de ce sujet ».
«Je ne suis pas son médecin», est la première réaction de Abdelmalek Sellal qui s’est réfugié dans un silence intriguant. Pressé par les journalistes de dire si oui ou non un Conseil des ministres se tiendra pour discuter de la loi de Finances complémentaire, le Premier ministre a renvoyé sa réponse à demain.
« Je ne peux rien vous dire. Je vais parler de ce sujet lors de mon déplacement » demain à Tizi-Ouzou, a répondu le Premier ministre. «Où est le problème ?», s’est encore emporté Sellal lorsqu’une journaliste lui a demandé d’expliquer le fait que le chef de l’Etat signe des décrets à partir de la capitale française. Pourtant, il y a quelques semaines, Abdelmalek Sellal n’avait pas cessé de déclarer que la santé du président «s’améliore» et qu’« il va rentre rapidement» au pays. Cela dure depuis près de trois mois.
Lorsqu’il avait reçu à Paris le Premier ministre et le chef d’Etat-major, le chef de l’Etat avait promis la tenue d’un conseil des ministres dans «les plus brefs délais». Cette réunion devait notamment discuter de la Loi de Finances complémentaire(LFC). Or, la session de printemps s’est achevée et la Loi de finances complémentaire, pourtant devenue nécessaire à cause de plusieurs aménagements fiscaux et autres rallonges budgétaires, n’est ni discutée ni signée.
Il n’est pas trop tard, puisque le chef de l’Etat pourra se racheter en septembre. Seul le président de la République peut signer une Loi de Finance. Celle-ci doit d’abord passer formellement par les deux chambres du parlement. A rappeler que Abdelmalek Sellal, qui assistait aujourd’hui à la clôture de la session du parlement des deux chambres, va effectuer demain une visite historique dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Essaïd Wakli