Abdelmalek Sellal, “J’ai ma façon de répliquer”

Abdelmalek Sellal, “J’ai ma façon de répliquer”

Abdelmalek Sellal cherche visiblement à calmer le jeu après les charges à répétition dont il a été l’objet de la part du téméraire Amar Saâdani.

“Nous les Algériens, nous sommes connus pour les échanges d’attaques entre nous. Donc, de temps en temps, il m’arrive aussi d’être attaqué par certains. Mais, tant que ces attaques ne touchent pas à ma personnalité, je n’en fais vraiment pas un cas. Dans le cas contraire, évidement, j’ai aussi ma manière de répliquer”, s’est expliqué, en effet, M. Sellal devant la société civile des Imouhal (les hommes libres, en targui), manière de répondre, implicitement, à M. Saâdani. M. Sellal qui a, habillement, évité de citer le patron du FLN, lors de ces deux derniers discours tenus respectivement à Adrar et à Tamanrasset.



Veut-il enterrer définitivement la hache de guerre et prôner la réconciliation entre la “famille politique” composant le pouvoir, notamment à quelques mois de la présidentielle de 2014, ou bien veut-il tout simplement n’accorder que peu de crédit à M. Saâdani contesté même au sein de son parti ? A priori, M. Sellal, qui mène depuis quelques mois déjà une véritable précampagne électorale pour le président Bouteflika, préfère plutôt parler au nom de ce dernier et celui du gouvernement qu’il dirige.

Pour rassurer sa “proximité” et son entente qui ne souffrirait d’aucune ambiguïté avec le Président, le Premier ministre n’a pas manqué de préciser lors de ces deux dernières visites, à Adrar et à Tamanrasset, qu’il était porteur du message du Président aux populations de ces deux wilayas, outre qu’il soit le premier exécutant de son programme. “Je tiens à vous dire que le Président m’a chargé de vous transmettre toutes ses salutations (…)”, a martelé à l’entame de ses deux rencontres avec la société civile.

En décodé, le directeur des deux dernières campagnes électorales de M. Bouteflika réaffirme davantage sa “complicité” avec le président de la République qu’il annonce d’ores et déjà “pas prêt à partir”.

Par ailleurs, M. Sellal a, à chacune de ses sorties, rappelé l’homogénéité et la complémentarité de l’Exécutif qu’il dirige, mais ne parlant jamais au nom d’un quelconque parti politique. “Sachez qu’il n’y a pas de division au sein du gouvernement” a-t-il, encore une fois, réitéré, à partir de Tamanrasset, non sans défendre le bilan des réalisations de 1999 à ce jour.

Si le patron du RND et néanmoins président du Sénat, Abdelkader Bensallah, et le SG du FLN, Amar Saâdani, se sont exprimés au conditionnel sur l’avenir du président Bouteflika, M. Sellal reste le premier responsable de l’entourage présidentiel a annoncé d’une manière officielle que le “Bouteflika ne partira pas”. Doit-on comprendre par là que seul le Premier ministre est dans le “secret du roi”, et que les deux responsables suscités ou encore d’autres “clients”, ne font que monter les enchères à l’approche de la présidentielle ? À moins que ces derniers ne soient délibérément “actionnés” pour “tâter le terrain”…