Tiaret ne devrait pas se contenter de sa légendaire vocation agropastorale. Des projets importants vont voir le jour, donnant à cette wilaya une dimension plus importante, à commencer par l’usine de montage de véhicules de Bouchekkif, en partenariat entre l’ANP et Mercedes Daimler
Le Premier ministre poursuit ses visites à travers le pays. Ce jeudi, il était l’hôte de la wilaya de Tiaret. Une occasion pour relancer les projets qui accusent d’énormes retards, notamment dans les secteurs du logement et de la santé, mais surtout de fixer le cap pour cette wilaya, de près d’un million d’habitants, et qui pourrait faire valoir ses atouts et devenir un véritable pôle régional, dans ces Hauts-Plateaux promis à un avenir radieux. Tiaret, grenier de l’Europe, jadis, pourrait redevenir le grenier de l’Algérie.
Classée parmi les premières wilayas du pays en matière de production céréalière, mais aussi en pomme de terre, elle pourrait également approvisionner tout le pays en oignons, en ail, en lentilles et en pois chiches, denrées que le pays importe présentement. “Tiaret est toujours leader en matiére de production céréalière, nous pouvons doubler ou tripler la production, vous en avez les moyens”, dira M. Sellal.
Si les atouts agricoles de la wilaya sont avérés, il reste à les valoriser et à les booster. Et c’est là où les choses se compliquent : en cette période de récolte, des chaînes interminables devant les docs silos se forment.
Des agriculteurs y passent deux à trois nuits avant de pouvoir stocker leur production. Le manque d’aires de stockage est décourageant, tout comme celui des minoteries. Mais, il y a plus grave : la wilaya manque de ressources hydriques et doit aller chercher son eau ailleurs. La piste de puiser une partie de l’eau à partir de la station de déssalement de Marset El-Hadjadj (Bethioua) est évoquée, mais rien d’officiel pour l’instant. Abdelmalek Sellal a promis d’y apporter une réponse.
Pour ce qui est du manque d’aires de stockage, le Premier ministre a estimé que c’était “illogique et inacceptable”, tout en indiquant que la question des aires de stokcage devrait connaître son dénouement, puisque le ministère de l’Agriculture va lancer la réalisation de 37 silos à travers le territoire national dont deux pour la wilaya de Tiaret. “C’est un problème que nous prenons en charge et la wilaya de Tiaret est prioritaire au regard de ses potentialités”. Abdelmalek Sellal, qui avait octroyé quelque 50 000 hectares devraient être distribués, au courant des trois prochains mois, au profit des jeunes de Tiaret “cela ne peut pas attendre”, dira-t-il.
Mais la wilaya de Tiaret ne devrait pas se contenter de sa légendaire vocation agro-pastorale. En effet, des projets importants vont voir le jour, donnant à cette wilaya une dimension plus importante, à commencer par l’usine de montage de véhicules de Bouchekkif, en partenariat entre l’ANP et Mercedes Daimler. Après avoir caressé, durant longtemps, le rêve de voir la première Fatia sortir des usines de Bouchekkif, les Tiaretis pourront voir le premier 4X4 Mercedes sortir de cette usine dès avril 2014, selon le Premier ministre.
Pour lui, ce projet est prometteur et il devrait être perçu dans le long terme, en raison des opportunités qu’il offre, notamment en matière de création d’un tissu d’entreprises de sous-traitance.
Les travaux d’aménagement de la raffinerie lancés avant la fin de l’année Autre grand projet tant attendu à Tiaret : la raffinerie. Les travaux d’aménagement de cette raffinerie de pétrole, d’une capacité de production de cinq millions de tonnes, seront lancés avant la fin de l’année 2013, a également annoncé M. Sellal. Il reste à résoudre la question de l’indemnisation de personnes touchées par la réalisation d’un tel projet, mais aussi, du transfert des pipelines qui traversent la ville.
Il faudrait également résoudre le problème du transfert des lignes de haute tension qui traversent la ville de Tiaret. Ces questions devraient être reglées bientôt à l’occasion de la visite du ministre de l’Énergie et des Mines dans la wilaya. Les citoyens avaient réclamé la réouverture d’entreprises économiques fermées, notamment celles du textile et de fabrication des chaussures. Le Premier ministre a promis d’étudier la question avec le ministre de l’Industrie pour voir s’il y a possibilité de les reprendre, à l’image du partenariat avec les Turcs à Relizane. Mais Abdelmalek Sellal confirmera la volonté du gouvernement de reprendre la base industrielle perdue durant les années de crise économique.
Le secteur privé a doublé en une année “Mais il faut que les investisseurs locaux bougent un peu. En septembre, est prévue une rencontre tripartite, avec le patronat et les syndicats. Le secteur privé national a doublé en une une année, c’est la seule source de création de richesses et d’emplois”, dira le Premier ministre, qui fera remarquer que la wilaya accusait de sérieux problèmes en matière d’aménagement urbain et d’hygiène.
D’autres secteurs devraient connaître un nouvel essor, à l’image de celui de l’habitat où la wilaya avait bénéficié d’un programme de 40 000 logements dans le cadre du plan quinquennal, mais seulement la moitié de ce programme a été lancée. Le Premier ministre a promis de relancer le reste du programme dans un délai de trois mois, quitte à recourir à des entreprises étrangères par le biais de l’octroi de marché de gré à gré, en raison de l’urgence à réaliser ce programme.
Il en sera de même pour le centre anti-cancer dont la concrétisation traîne en raison de problèmes d’évaluation des coûts. Abdelmalek Sellal s’engagera à le lancer au plus vite. À la faveur de cette visite, la wilaya a bénéficié d’un programme complémentaire de plus de 28 milliards de dinars pour booster le programme de développement. Même si certaines doléances des Tiaretis sont restées sans réponse, à l’image de celle relative à la réalisation d’un tramway pour la ville de Tiaret, ou la réouverture du seul parc d’attractions fermé depuis plus de 20 ans.
A. B
