Le Premier ministre a été choqué par l’état de dégradation que connaît l’hôpital Ahmed-Medeghri. “C’est un mouroir”, a-t-il dit.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, accompagné de sept membres de son gouvernement : l’Intérieur et les Collectivités locales, la Santé, l’Habitat, les Ressources en eau, les Travaux publics, la Jeunesse et les Sports et l’Agriculture, a effectué, hier, une visite marathon dans la wilaya de Saïda pour inspecter des projets en cours de réalisation, relevant de plusieurs secteurs.
La délégation s’est rendue, dès son arrivée à la ville, dans la commune de Sidi-Ahmed en vue d’être édifiée sur le projet de mise en valeur de périmètre agricole par des investisseurs privés, dont le groupement Sahraoui. À ce propos, le ministre de l’Agriculture, Rachid Benaïssa, a mis en évidence l’apport de la technologie dans la fertilisation des terres, a priori, difficilement cultivables car caillouteuses. L’investisseur privé utilise de gros moyens pour développer, sur ces terres, l’oléiculture. Le Premier ministre a remis des actes de concession à 150 jeunes agriculteurs engagés dans la création de nouvelles exploitations agricoles.
M. Sellal a visité ensuite le projet de réhabilitation du périmètre d’irrigation de Aïn Skhouna à partir de la nappe du Chott Chergui. Un projet qu’il avait lancé alors qu’il était ministre des Ressources en eau.
Tandis qu’il écoutait les explications du directeur général de l’Onid (Office national de l’irrigation et du drainage), une centaine de citoyens tentaient de forcer le cordon de sécurité pour faire parvenir leurs préoccupations jusqu’aux oreilles du Premier ministre. Ce dernier s’est approché d’eux pour les écouter contre l’avis du wali. Ses interlocuteurs l’ont interpellé sur leurs besoins en logements ruraux, le squat de terres agricoles par des constructions illicites, le déficit en espaces de pâturage… Abdelmalek Sellal a instruit le chef de daïra de prendre sérieusement en considérations ces doléances.
À l’hôpital Ahmed-Medeghri, le seul que possède la wilaya dont la population dépasse les 300 000 âmes, le Premier ministre a été saisi par des praticiens de la santé sur les mauvaises conditions de travail et la prise en charge “catastrophique” des patients. “Ce n’est pas un hôpital, c’est un mouroir”, a confirmé M. Sellal. “Nous avons été très affectés par l’état de l’hôpital”, a-t-il relancé une heure plus tard, au siège de la wilaya devant les représentants de la société civile et les cadres de l’administration locale. “La situation changera. Nous doterons la structure de spécialistes et de matériels. Mais il faut régler le problème de gestion qui se pose”, a-t-il promis. Le ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière Abdelaziz Ziari, a annoncé, “comme première mesure” le limogeage du directeur général de l’établissement hospitalier et du directeur de la santé publique de la wilaya. Cette décision aurait été prise sur la base des conclusions de la commission d’enquête ministérielle sur la gestion de l’hôpital. Abdelmalek Sellal a annoncé, par ailleurs, l’inscription d’un programme additionnel au profit de la ville de Saïda. Il s’articule autour du réaménagement de l’oued Saïda afin de sécuriser trois communes contre les inondations, de l’étude et la réalisation d’une trémie et d’un parking et enfin de la restructuration du centre urbain, occupé jusqu’alors par un marché informel. L’enveloppe budgétaire supplémentaire avoisine les 8 milliards de dinars.
Propos de ministres
– Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales : “Il n’y aura pas de découpage administratif avant un bon bout de temps”. Il a cité comme préalable la redéfinition des missions des institutions. M. Ould Kablia a annoncé, pour les prochains jours, un mouvement partiel dans le corps des walis.
– Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat : “Il n’y a pas de problème de programmation de logements, mais de délais de réalisation. Désormais, les entrepreneurs qui ne respecteront pas ces échéances, devront rendre des comptes”.
– Abdelaziz Ziari, ministre de la Santé : “Le service civil est un artifice conjoncturel qui sert à régler le problème de déficit en spécialistes dans les régions isolées. Il faut parvenir à une répartition plus juste des besoins en médecine”.
– Amar Ghoul, ministre des Travaux publics : “Nous avons, à l’étude, trois projets structurants pour la wilaya de Saïda, il s’agit de l’autoroute des Hauts-Plateaux et de trois pénétrantes reliant Saïda à Sidi Bel-Abbès, Mascara et Relizane”.
S. H