Abdelmalek boudiaf fait le diagnostic: « La maladie du secteur est dans sa gestion »

Abdelmalek boudiaf fait le diagnostic: « La maladie du secteur est dans sa gestion »
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«La justice a rendu son verdict. La grève du Snpsp est illégale.»

Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, invité, hier, du forum de la radio, a affirmé que le diagnostic fait par son département sur la situation de son secteur a montré que le corps de la santé souffre d’une «mauvaise gestion». «La nouvelle loi sanitaire, dont le projet sera présenté prochainement en Conseil des ministres, a pour objectif de réaliser une avancée remarquable dans la prise en charge des malades à travers l’amélioration de la gestion des établissements hospitaliers», a-t-il précisé. Pour ce qui est de la surcharge des services des urgences, le ministère de la Santé a justifié cette situation par la mentalité des Algériens qui se présentent aux urgences pour des soins qui «ne sont pas des cas d’urgence». «80% des cas qui se présentent aux urgences des hôpitaux ne sont pas des cas qui nécessitent une prise en charge hospitalière».

Le ministre a rappelé que «les services des urgences sont réservés, comme l’indique leur nom, aux véritables urgences et ne doivent en aucun cas devenir des centres de consultation ou de prise en charge de soins infirmiers qui pourront être assurés dans des structures de proximité». Pour régler cette situation, M. Boudiaf a indiqué que son département a introduit un nouveau texte dans la prochaine loi sanitaire, obligeant les patients à passer par un médecin généraliste référent avant une éventuelle indication hospitalière. Le ministre a appelé les citoyens à montrer «un grand acte de civisme envers ceux qui nécessitent réellement une prise en charge hospitalière d’urgence».

Sur un autre volet, le ministre de la Santé s’est montré satisfait de l’évolution et de l’amélioration de l’industrie pharmaceutique en Algérie qui est passée de 5% à 50% en trois ans.

«Nous avons pris des mesures draconiennes pour la préservation, l’accompagnement et l’encouragement de la production nationale qui a démontré, en peu de temps, la capacité de notre pays dans le domaine de l’industrie pharmaceutique. Aujourd’hui, nous avons plus de 50 usines, unités de production de qualité et qui assurent la disponibilité du produit sur le marché national et même exporté vers d’autres pays dont le Japon et européens.» «On encourage les initiatives privées, notamment les chercheurs algériens qui pourraient contribuer au développement de leur pays sont les bienvenus.» Par ailleurs, le ministre de la Santé, après avoir déroulé les grands axes du projet de la nouvelle loi sanitaire, a saisi cette occasion pour décocher quelques flèches contre le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), qui a annoncé un mouvement de protestation le 17 du mois courant, dont la sécurité au sein des centres hospitalo-universitaires figure parmi les revendications phares du syndicat.

Le ministre a tenu à rassurer le personnel de la santé, que son département a pris en considération cette problématique. «Nous avons tenu des rencontres avec le Premier ministre pour trouver une solution à cette situation qui est devenue sujet de spéculation pour certaines catégories du personnel de la santé», a-t-il souligné, un clin d’oeil au Snpsp. Le ministre de la Santé a affirmé que la justice a tranché cette question en déclarant «la grève illégale», «nous n’avons pas de grève dans le secteur de la santé». Dans le même sillage, le ministre de la Santé a évoqué la question de l’éthique et de la déontologie, non respectée par «certains professeurs qui font du business». «Il faut revenir à la pédagogie, malheureusement il existe des cas isolés de professeurs qui sont dans le business en orientant les patients vers des cabinets privés. Où est le rôle des citoyens? C’est dans cette optique que nous avons pris la décision de l’annulation du travail complémentaire pour faire en sorte que le privé ne devienne pas informel» a-t-il conclu.