Les grands hôpitaux, notamment les CHU, devront ainsi se consacrer davantage aux soins lourds, mais aussi à l’enseignement et à la recherche.
Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a poursuivi hier son périple qu’il a engagé depuis son arrivée à la tête de ce département, pour le moins vital, avec une énième virée à Alger. Après les grands hôpitaux, le ministre a ciblé cette, fois-ci, les établissements publics de santé de proximité (EPSP), dont ceux de Staouéli et de Bouzaréah où il s’est rendu et sur lesquels il mise beaucoup pour jouer pleinement leur rôle de structures d’accueil des patients pour les urgences médicales et les premiers soins, dans toutes les spécialités, avant leur orientation, selon le besoin, vers les établissements spécialisés. La stratégie, explique le ministre, vise l’externalisation progressive des soins assurés jusque-là par les différents services des CHU et autres structures hospitalières. Ce qui permettra, du coup, le désengorgement des hôpitaux dont la pression entravait le bon fonctionnement. Les grands hôpitaux, notamment les CHU, souhaite le ministre, devront ainsi se consacrer davantage aux soins lourds, mais aussi à l’enseignement et à la recherche scientifique. Outre leur mission initiale, à savoir l’accueil et l’orientation des citoyens, ainsi que la prise en charge d’une certaine catégorie de patients (personnes âgées et malades chroniques alités) à même leurs domiciles, les EPSP sont, par ailleurs, appelés à s’impliquer dans la santé scolaire. Il s’agit, précise le ministre, d’appuyer les unités de dépistage et de suivi (UDS), afin de permettre une meilleure prise en charge de l’ensemble des enfants scolarisés du pays au nombre de 9 millions, les trois paliers confondus (primaire, moyen et secondaire). Cela est rendu possible, rappelle M. Boudiaf, grâce notamment à un accord récent conclu entre son département et celui de l’éducation. Si la mise à niveau des structures sanitaires en termes d’équipements et des personnels (médicaux et paramédicaux) spécialisés relève, semble-t-il, du passé, leur mode de gestion, avoue
M. Boudiaf, constitue, en revanche, encore le maillon faible. “Il faut absolument que le mode de gestion des structures sanitaires soit réformé”, a-t-elle martelé, soulignant que ce chantier lancé depuis déjà plusieurs mois devra être “définitivement clôturé d’ici le mois de mars prochain”. Comme à chacune de ces dernières sorties, M. Boudiaf ne manquera pas de souligner l’importance de la promulgation prochainement de la nouvelle loi sanitaire censée combler les vides juridiques auxquels est confronté le secteur et, par ricochet, achever le long processus des réformes engagées depuis déjà plusieurs années. Peut-être que, dans ce contexte, il est déjà temps de modifier l’appellation du ministère et sa référence à la réforme.