Le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a expliqué qu’avec ce dispositif, les médecins peuvent à n’importe quel moment avoir accès aux dossiers médicaux de leurs patients.
Des puces seront conçues et distribuées aux citoyens pour suivre leurs parcours sanitaires. C’est l’un des plus importants objectifs du secteur que le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a évoqué hier au forum de la Radio Chaîne I. Ainsi, explique-t-il, les médecins peuvent à n’importe quel moment avoir accès aux dossiers médicaux de leurs patients, avec tous les détails sur leur état de santé.
« Ce qui facilitera la tâche aux médecins, dans le choix des traitements notamment », ajoute-t-il, signalant que le lancement de la télémédecine en Algérie intervient pour faciliter les traitements et renforcer les soins de proximité. Selon le ministre, cette procédure n’est pas encore généralisée. « Quelques wilayas seulement sont connectées à ce système qui permet aussi un contact direct avec des spécialistes étrangers. Pour les régions isolées, les jumelages entre les hôpitaux du Sud et des Hauts-Plateaux ont donné de bons résultats. Grâce à cette méthode qui permet le déplacement de toute une équipe technique de santé dans les endroits isolés, plus de 4.000 interventions chirurgicales ont été effectuées », dit-il, rappelant que le projet de loi sur la santé, qui se trouve actuellement au niveau de la Présidence, favorise la création de la circonscription sanitaire.
Il a rappelé également que ce projet, qui sera ces jours-ci soumis au Conseil des ministres avant de passer au Parlement, va combler les lacunes de l’ancienne réglementation. « Après avoir fait un diagnostic de la santé de 1962 à ce jour, nous nous sommes rendu compte que le problème qui se posait, c’est le non-suivi de la loi dans son application. Et puis, l’ancienne réglementation n’évoque pas le secteur privé, certaines spécialités en médecine, les erreurs médicales, le pharmaceutique… il fallait donc y remédier », constate-t-il, assurant que ce projet répond aussi au souci de la gestion et de l’organisation de la santé qui font défaut, dans nos hôpitaux notamment.
A propos de la gestion, le ministre a indiqué qu’il n’est pas toujours aisé de changer les mentalités, de bousculer les habitudes. D’où la nécessité d’engager un travail pédagogique en profondeur. « En matière de gestion, le projet de loi a sélectionné 24 directives auxquelles les gestionnaires des entreprises et institutions de la santé doivent se conformer. Assurer la protection, entre autres, dans le milieu sanitaire pour mettre un frein à la transmission des maladies qui coûtent cher au Trésor public », remarque-t-il. Concernant les maladies transmissibles, il a affirmé qu’elles sont sous contrôle et que la méthode de lutte contre celles-ci en l’Algérie a reçu l’approbation de l’Organisation mondiale de la santé. Le ministre a signalé dans ce contexte que bien que des cas de maladies transmissibles soient rares dans notre pays, des cellules de veille sont en alerte, au niveau des frontières notamment, afin d’intervenir en cas de besoin. Dans le traitement du sida, le ministre assure que l’Algérie est leader dans la prévention et est même le porte-parole de l’Afrique. Pour ce qui est des maladies non transmissibles, Boudiaf a rappelé les efforts fournis par l’Etat dans la lutte contre le cancer.
« Ce dossier est pris en charge par le gouvernement, sur instruction du président de la République, qui a ordonné à ce que les cancéreux bénéficient des soins les plus récents et les plus innovants. D’ailleurs, nous allons lancer ces jours-ci une formation pour les paramédicaux sur les nouvelles technologies dans le traitement du cancer », affirme-t-il, signalant que les hôpitaux seront dotés d’accélérateurs les plus performants pour la radiothérapie. Interpellé, par ailleurs, sur les services des urgences, Boudiaf a exprimé sa satisfaction devant les efforts fournis, l’ouverture des cliniques de proximité notamment, pour les soulager de la pression dont il souffrait. Concernant les agressions dont est victime le corps médical dans les urgences, il s’est engagé à suivre de près ce dossier. « Nous avons un dossier détaillé sur cette question et bientôt, nous tiendrons une réunion avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal », a-t-il indiqué, en faisant part, par ailleurs, de sanctions sévères contre les erreurs médicales.