Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, a indiqué, hier à Blida, que 70% des 188 scanners sont en panne et que cela cause un déficit en matière de prise en charge des malades. Il explique que tous les marchés effectués avec les fournisseurs des équipements médicaux sont signés avec une clause qui force le fournisseur à avoir une représentation en Algérie pour assurer rapidement leur maintenance.
Lors de la visite effectuée hier dans la wilaya, le ministre a déclaré qu’il compte solliciter le Premier ministre pour avoir une dérogation par laquelle la Fonction publique peut lui accorder rapidement la conversion des postes de travail pour le recrutement des ingénieurs et techniciens dans la maintenance des équipement médicaux. Cette décision est venue juste après sa visite au centre anticancéreux, dont les responsables venaient de faire réparer et rénover un scanner par des techniciens algériens. Évoquant le cas des malades cancéreux, le ministre n’a pas caché son scepticisme quant aux chiffres avancés ces dernières années car, a-t-il estimé, ils ne sont pas fiables du fait qu’il y a des noms de malades qui sont cités quatre à cinq fois.
“Je ne doute pas du travail qui a été fait auparavant mais je dis que les chiffres ne reflètent pas la réalité”, a fait remarquer le ministre en annonçant que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lui a donné le feu vert pour le lancement d’un nouveau centre anticancer à Sidi Bel-Abbès. Pour faire face au diktat de certains spécialistes en chirurgie infantile qui se comportent comme des barons de la médecine en Algérie, le ministre annonce qu’il a fait appel aux Américains pour réaliser des interventions dans cette spécialité et d’assurer des formations pour les spécialistes. “Il n’est pas question d’envoyer un ou deux spécialistes pour des formations à l’étranger pour qu’ils reviennent s’imposer comme des barons aujourd’hui. Avec l’arrivée des Américains, les spécialistes des CHU de Constantine, d’Alger et de Blida ou celui d’Oran peuvent accéder à cette formation pour répondre au déficit que connaît cette spécialité”, a tenu à préciser le ministre.
Au cours de son entretien avec les différents chefs de service, le ministre s’est montré menaçant. Il a insisté sur la prise en charge des malades et l’amélioration de l’accès aux soins car, selon lui, les moyens colossaux qu’a mis l’État, ces dernières années, ne reflètent par la réalité sur le terrain. Au cours de sa visite au service de neurochirurgie, le ministre a donné des instructions pour la fourniture des consommables pour que le service, qui offre des soins hautement qualifiés, soit opérationnel et dans les meilleurs délais. Il a estimé que la mise en marche de ce service de neuroradiologie interventionnelle permettra d’éviter le transfert des malades à l’étranger.