Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, a annoncé le lancement immédiat de la réalisation de 50 000 logements de location-vente sur un programme global de 150 000 unités de cette même formule.
«Nous venons de finir les discussions avec le ministère des Finances sur le prix du logement locatif. La décision finale a porté sur une légère augmentation, mais elle n’aura aucun impact sur les bénéficiaires», a indiqué M. Tebboune, lors d’une conférence de presse tenue jeudi en marge de la rencontre avec les opérateurs nationaux du secteur de l’habitat à Zéralda. Interrogé sur le prix arrêté, le ministre explique qu’il s’agit d’une hausse de fait.
«C’est une formule destinée à la classe moyenne. Il est un peu plus cher que le logement social destiné aux couches défavorisées. Les prix de tous les logements ont été revus à la hausse.
La différence qu’il y avait entre le prix du social et locatif en 2001 et pratiquement la même aujourd’hui», a-t-il précisé, en soulignant que «le prix exact sera annoncé dans un arrêté ministériel». Le ministre a souligné que la priorité sera accordée aux «dossiers en instance des bénéficiaires des anciens programmes». Il a relevé le crucial problème du foncier en cours de traitement par son département.
«Le logement sera réalisé dans les grandes villes. Nous sommes en train de travailler avec les walis pour faire un recensement des terrains disponibles en vue de les consacrer à la réalisation des programmes de location-vente et de logement aidé», a-t-il dit. Selon M. Tebboune, le prix du logement en Algérie est appelé à baisser une fois que tous les programmes de logements des cinq segments seront lancés.
A ce titre, il annonce la réalisation de 650 000 LSP, 350 000 LPA et 150 000 en location-vente, en plus de deux programmes de logement rural et social, «ce qui permettra à toutes les catégories de la société de se retrouver dans l’une ou l’autre formule». M. Tebboune a décidé de mettre fin «aux cités-dortoirs», affirmant que les futurs programmes seront «conçus en cités intégrées dotées de toutes les infrastructures».
Interrogé sur l’avancement de la réalisation du programme quinquennal, le ministre a précisé qu’«il s’agit de la réalisation de 1,2 million de logements», notant «un léger retard» qu’il faut vite rattraper. «Le taux de réalisation est situé actuellement à 55%. Nous sommes tenus de mettre tous les moyens et d’accélérer la cadence de réalisation pour rattraper ce retard en 2013 de façon à atteindre 75%, voire 80% de réalisation.
Il nous restera 20% pour 2014, dernière année de l’exécution du programme», a-t-il expliqué. M. Tebboune appuie ses déclarations par des chiffres. Selon lui, il existe actuellement 100 000 logements prêts dont 38 000 achevés et livrables,
36 000 unités achevées avec des travaux de VRD en cours et 26 000 autres unités où les travaux de VRD n’ont toujours pas été lancés. Abdelmadjid Tebboune veut être «pragmatique» dans sa démarche.
Il a promis de donner la priorité aux opérateurs nationaux dans la réalisation de ce qui reste du programme quinquennal. Pour cela, il les a exhortés à «moderniser leurs moyens de réalisation et à se constituer en regroupement d’entreprises pour optimiser leurs chances de décrocher un bon quota».
«Le recours aux étrangers n’est qu’une mesure supplémentaire pour faire aboutir le programme. L’essentiel, c’est vous, c’est la performance de l’outil de réalisation nationale.
Si vous êtes capables de relever ce défi, je ne ferai appel à aucun étranger», a-t-il indiqué, en soulignant «la modestie des équipements des entreprises nationales et les difficultés rencontrées dans un environnement peu encourageant».
Une rencontre avec les organisations patronales est d’ailleurs prévue d’ici la fin du mois en cours pour ficeler «les mécanismes d’implication directe des entreprise nationales».
M. Tebboune a affirmé sa disponibilité à «changer tous les textes législatifs qui ont prouvé leurs limites» et «plusieurs textes réglementaires sont en phase de préparation pour mieux encadrer le secteur». Il a annoncé la mise en place d’«une direction des contentieux» pour «examiner et répondre à toutes les doléances des intervenants dans le domaine».
N. B.