A l’issue de la désignation de la CEN (« ses membres ont été élus à la base dans leurs wilayas respectives », selon le premier responsable de l’organisation syndicale), Abdelmadjid Sidi Saïd a pris la parole pour, dans un premier temps, répondre à ceux qui voulaient faire capoter le congrès et présageaient de son échec.
« A ceux qui doutaient de la réussite de ce congrès, les assises ont été non seulement une réussite, mais une fête », lance-t-il à l’adresse des contestataires, dont quelques « taupes » se trouvaient dans la salle, ayant réussi à se faire élire comme délégués. Et c’est justement fort de cette réussite que M. Sidi Saïd invitera la CEN à honorer son mandat en se mettant au service exclusif des travailleurs et à la défense de leurs intérêts.
En privilégiant le dialogue, le recours à la grène étant le dernier recours lorsque toutes les voies sont épuisées. Il les exhortera aussi à travailler avec tout le monde, partis politiques et société civile toujours dans le même but, mais aussi pour préserver la stabilité du pays, en défense de la République. Cette dernière n’étant point négociable. « Je vous disais le premier jour du congrès que l’UGTA avait décroché un doctorat en grèves ? Il s’agit pour elle aujourd’hui d’arracher celui de la paix et de la stabilité ».
Ensuite, le tout fraîchement reconduit secrétaire général s’est tourné vers ceux qui ont reproché, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du pays, à l’UGTA son soutien indéfectible et inconditionnel au président de la République. L’orateur s’appuiera d’exemples concrets pour démolir les arguments des uns et des autres. « En mars 2008 et à l’occasion de la tenue du conseil d’administration du Bureau international du travail, le secrétaire général de l’unique centrale syndicale américaine a pris la parole pour clamer haut et fort que la AFL-CIO soutenait la candidature d’Obama aux présidentielles des USA.
Après les élections, le même secrétaire général a clamé qu’ils avaient réussi». Sidi Saïd s’emporte, enlève sa veste cette fois-ci et non sa cravate et lance : « A parti de là, au BIT, je ne tape plus des mains sur la table, mais je tape des pieds. » Il renchérit : « Nous n’avons aucun complexe ou plutôt si nous en avons un, celui de la supériorité. Et à ceux qui nous qualifient de syndicat du pouvoir, nous leur répondons par oui. » Et le secrétaire général de l’UGTA de poursuivre : « A chaque fois que j’ai sollicité le président de la République pour des questions relatives aux travailleurs, il ne m’a jamais dit non. Il m’a toujours affirmé que ses bras étaient ouverts. Aussi, nous ne le trahirons jamais et nous ne lui tournerons pas le dos.», conclut-il sous les ovations de la salle.
Faouzia Ababsa