«Mon Journal» : Vous avez été mandaté par les membres du conseil de l’ordre des avocats d’Alger pour convoquer une assemblée générale extraordinaire, mercredi prochain. la protestation des avocats ne risque-t-elle pas de se durcir ?
Maitre Sellini : «Je ne peux rien dire pour le moment, ce qui est sûr, c’est que nous allons débattre de nouveau des dépassements qu’on enregistre quotidiennement au niveau de la cour d’Alger ; nous réclamons le respect des lois, malheureusement, une grande partie des magistrats agissent d’une façon inacceptable, la préservation des droits des justiciables doit impérativement commencer par le respect de la défense. Nous allons saisir officiellement le ministre de la Justice, le procureur général et le président de la cour pour mettre fin à cette situation.
De graves altercations verbales ont eu lieu, en pleine audience, à la cour d’Alger, entre vous et le président du tribunal criminel, qu’est-ce qui s’est passé au juste ?
«Le magistrat en question a tout simplement piétiner les droits en s’adressant à un inculpé comme si la justice était une propriété privée, un agissement tout à fait inadmissible que j‘ai dénoncé à haute voix avant de quitter, avec l’ensemble des avocats, la salle d’audience en signe de protestation ; ce genre d’humiliation que subit la défense est devenu une règle et les avocats font face à des agissements inadmissibles : on leur interdit souvent l’accès à des dossiers, on leur limite de faire appel et même la durée de plaidoirie .. !
Avez-vous déjà saisi la chancellerie sur ces dépassements?
«Plusieurs plaintes et recours ont été déposés mais les humiliations quotidiennes que subissent les avocats ne font que perdurer, il est temps d’agir sérieusement, les avocats vont le décider lors de l’assemblée générale extraordinaire prévue mercredi prochain.»
Propos recueillis par Lotfi Guermiti
