Abdelmadjid Menasra,«Non au quatrième mandat de Bouteflika»

Abdelmadjid Menasra,«Non au quatrième mandat de Bouteflika»

«Même si j’estime qu’il a parfaitement le droit de se présenter, je suis néanmoins contre le quatrième mandat pour Bouteflika. 15 ans, c’est trop pour une personne», a affirmé Abdelmadjid Menasra, toujours chef du Front du changement (FC) proche des Frères musulmans. Il a fait cette déclaration lors d’un point de presse qu’il a animé à l’issue d’un meeting organisé par son parti à Boumerdès.

Avant de lancer cette sentence, l’ancien membre de la direction du MSP a dressé durant son intervention, une liste des échecs du président, particulièrement en ce qui concerne les réformes lancées pendant les trois mandats présidentiels. Selon Menasra, le premier mandat a été consacré à la réforme de l’école. L’ancien ministre de l’Industrie dans l’un des gouvernements de Bouteflika, a comparé l’Ecole algérienne à un garage où ne sont dispensés actuellement, ni l’enseignement ni l’éducation. «Le second mandat a été consacré aux réformes économiques. Il a eu pour résultats les scandales de Khalifa et Sonatrach», dira-t-il devant un auditoire qui lui est acquis. Le noyautage de la scène politique par une flopée de partis politiques sans assise politique, la restriction des libertés, la fraude électorale, l’élection d’un parlement faible par ailleurs illégitime, sont, entre autres, les résultats atteints lors du troisième mandat supposé être consacré aux réformes politiques. «L’autorité qui dispose de moyens politiques, législatifs et financiers mais qui ne peut garantir un minimum de liberté, la dignité, un poste de travail ou un logement décent aux citoyens perd sa légitimité.» Décodé en termes simples, Menasra dit à Bouteflika : «Dégage !» «Ce n’est pas le gouvernement qui a mené ces réformes. Elles ont été menées de manière bureaucratique», rétorquera- t-il à notre question sur sa présence et celle du MSP dont il a été un cadre dirigeant, au gouvernement et au sein de l’Alliance présidentielle pendant toute la période de la mise en chantier de ces réformes. S’agissant de l’amendement de la Constitution, le chef du FC pense qu’il devra être l’objet de la compétition électorale pour les présidentielles. Il est donc pour son report. L’orateur a par ailleurs fait allusion, devant ses partisans, sur les tractations en cours, avec son ancien parti, le MSP de Soltani, ainsi que le Mouvement El Bina (Harakat El Bina), en cours de création par des contestataires sortis des rangs du FC, avec à leur tête Mustapaha Belmadi, afin de créer un grand mouvement unifié. C’est en fait, une tentative de recoller les morceaux de ce qui reste du MSP légué par Nahnah, ce qui semble être mal parti. En effet, une source sûre du Front el Bina, qui a requis l’anonymat, a nié l’association du nouveau parti, Harakat El Bina en l’occurrence, à ces tractations. Par ailleurs, le conférencier a affirmé que Ghoul, un autre contestataire du MSP qui a créé quant à lui le TAJ, a été sollicité pour réintégrer la famille des islamistes ; tendance Frères musulmans. Ce dernier a décliné l’invitation voulant s’accrocher à tout prix, aux basques présidentielles.

Abachi L.