Abdelmadjid Menasra croit au printemps islamiste pacifique en Algérie

Abdelmadjid Menasra croit au printemps islamiste pacifique en Algérie

Le Front du changement (FC) a tenu vendredi son congrès constitutif à la salle omnisport de Staoueli. Le choix du lieu n’est pas fortuit, puisque cette ville a été le théâtre, le 4 juin 1830 de l’envahissement du pays par les troupes francisés de Charles X. Une manière pour le nouveau parti islamiste de rendre hommage aux moudjahidines tombés au cours de la bataille.

Devant presque un millier de congressistes venus de toutes les wilayas d’Algérie et après la lecture de la  » Fathia  » suivie de l’hymne national, Abdelmadjid Menasra, qui attendait ce moment depuis longtemps, a déroulé son discours dans lequel il a plaidé pour l’instauration de la deuxième république, après 50 ans d’indépendance.

 » Après 50 ans d’indépendance, il faut aller vers une seconde République, vers un régime parlementaire et le respect de la volonté du peuple « . Revenant sur le 10 mai, il dira que  » cette date sera pour l’Algérie l’occasion de réaliser son printemps sans effusion de sang. Puis de faire à grands traits un diagnostic de la situation actuelle du pays .

 » La situation actuelle est inacceptable, mais nous ne voulons de l’anarchie en Algérie « , a-t-il encore précisé l’ex ministre du MSP qui regrette qu’après 50 ans d’indépendance, les rêves de 1962 se soient transformés en désillusion pour le peuple algérien.  »

La deuxième personne à s’exprimer, c’est le Dr Boualem Drif, élu à l’APW d’Alger et également dissident du MSP qui a préféré rejoindre son ami Menasra. Il fera d’ailleurs écho à son discours en parlant de  » printemps électoral  » en insistant sur la nécessité d’un changement politique démocratique et pacifique.

 » Nous voulons un changement par la voie de la paix, par les urnes, en commençant par un changement en profondeur de la Constitution « , a soutenu le membre de la commission de wilaya du FC, en concédant plus loin que le président Bouteflika  » a donné des garanties  » concernant les réformes, mais également sur le bon déroulement du scrutin.

A la question sur la place réservée à la religion par sa formation, Dr Drif a expliqué que le FC  » est un parti politique, qui se réfère au Livre Saint et à la Sunna, mais sans fermer la porte de l’Ijtihad « . Le nouveau parti qui compte se lancer dans la bataille des législatives, tout en restant mesuré dans son ambition en termes de sièges, dira que ces premières législatives seront une rampe de lancement pour ce nouveau parti qui se revendique de l’héritage du Cheikh Mahfoud Nahnah dont les portraits trônaient ostensiblement à la salle du congrès