En attendant la décision de son Madjliss Echoura pour trancher sur la participation ou pas du Front du changement, son président a d’ores et déjà annoncé la couleur. Abdelmadjid Menasra ne sera pas candidat aux présidentielles du 17 avril.
Dans une déclaration à l’Éconews, Abdelmadjid Menasra justifie sa décision par le fait que le climat d’opacité qui règne à la veille de cette joute électorale. Une opacité entretenue selon lui, par l’actuel chef de l’Etat qui « garde au secret le plus absolu sa candidature ou pas aux élections ». Menasra estime que ce flou répond « à un souci de Bouteflika de se protéger de ses adversaires ». Le président du Front de changement n’en dira pas plus.
Notre interlocuteur a indiqué également que la question de la participation ou pas de son parti aux élections sera tranchée le 22 février à l’occasion de la tenue du Madjliss Echoura. Et il semblerait que l’option du boycott est écartée.
L’ex-ministre de l’Industrie sous le gouvernement de Benbitour en 1999, s’est dit déçu que le groupe des 19 partis, qui s’est opposé à un quatrième mandat de Bouteflika, ne se soit pas mis d’accord sur un candidat consensuel. Un aveu d’échec qu’il ne nous fera pas de manière directe. « On ne peut pas parler d’un candidat consensuel et se porter en même temps candidat ou encore décider unilatéralement du boycott des élections alors même que le groupe n’a pas achevé les consultations », déplore-t-il.
Aujourd’hui, Menasra appelle à un consensus démocratique pour que les Algériens n’aient pas à choisir entre la peste et le choléra. Selon lui, les thèmes sur lesquels il pourrait y avoir un consensus entre toutes les forces résident dans la dimension de l’identité nationale, la nature et la forme du régime politique, une phase pour la transition démocratique, la sécurité nationale et le changement démocratique pacifique.
Notons qu’il y à peine trois mois, le transfuge du MSP déclarait que les élections de 2014 seraient celles du vrai changement. Non sans préciser qu’il ne pensait pas que Bouteflika briguerait un autre mandat. Mais qu’il ne s’opposera pas si le peuple décidait de voter pour lui. Cela signifie que Menasra a tourné casaque.
Rappelons qu’Abdelmadjid Menasra, dans une guerre ouverte contre Bouguerra Soltani s’est rebellé contre lui. C’était lors de la précédente législature. C’est alors qu’il quitte le MSP pour créer son parti, le Front du changement en emmenant avec lui une partie des cadres de la formation politique dirigée aujourd’hui par Abderrezak Mokri. Tout comme le fera plus tard Amar Ghoul qui s’est fait élire sous la bannière de l’Alliance de l’Algérie verte, avant de claquer la porte et créer Taj.
Faouzia Ababsa