Abdelkrim Harchaoui: « L’Algérie ne doit pas retomber sous le contrôle du FMI »

Abdelkrim Harchaoui: « L’Algérie ne doit pas retomber sous le contrôle du FMI »
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Présents à cette journée parlementaire, Mohamed Larbi Ould Khelifa, Tayeb Louh et Hachemi Djiar ont évoqué les réformes initiées par le président Bouteflika.

Lors de cette rencontre, l’ex-ministre des Finances, Abdelkrim Harchaoui, a déclaré à l’ouverture de la journée parlementaire organisée au Cercle de l’armée de Béni Messous(Alger) à l’occasion du 1er anniversaire de la révision constitutionnelle du 7 février 2016: «Je ne souhaite pas à mon pays de retomber sous le contrôle du FMI.» «Quand on est sous les accords du FMI, il n’ y a plus de souveraineté», a-t-il poursuivi.

Il a plaidé pour «des réformes structurelles» car malgré les efforts consentis, l’économie algérienne fait face à des problèmes d’ordre structurel, dont la dépendance accrue de l’approvisionnement du marché intérieur aux marchés extérieurs et aux hydrocarbures qui représentent 95% des recettes d’exportation. Pour réussir sa transition économique, l’Algérie doit relever de nombreux défis complexes, notamment la mobilisation de la population et de toute l’élite nationale.

«Outre la cohésion entre les gouvernants et les gouvernés, la relance économique requiert l’existence d’une infrastructure de base, des fonds financiers et une ressource humaine compétente», a-t-il indiqué. Toutefois, ce membre de la direction du RND a souligné que les mesures fiscales introduites dans la loi de finances 2017, «sont incontournables mais insuffisantes». «L’Algérie, qui a enregistré quelques dérives dans le commerce international, a recensé pas moins de 40 000 importateurs», a-t-il noté, estimant qu’ «un Etat fort est celui qui est capable de recouvrer son argent d’autant plus que la supposée pression fiscale invoquée pour justifier la fraude fiscale est inexistante».

LG Algérie

Pour Harchaoui, l’Algérie doit renforcer sa capacité d’études stratégiques, en créant des think tanks ou (boîtes à penser) car la réforme ne relève pas des ministres ni des départements ministériels. Abdelkrim Harchaoui qui a défendu longuement le bilan du chef de l’Etat sur les plans économique et politique, lesquels ont sorti l’Algérie d’une situation politique dramatique et d’un désastre économique, hérité en 1999, a déclaré qu’ «il n’ y a pas de quoi être fier de l’opposition qui ne fait pas de différence entre le chiffre d’affaires de Sonatrach et les dépenses de l’Etat durant ces 15 dernières années». D’après Abdelkrim Harchaoui, contrairement au chiffre avancé par l’opposition (1 000 milliards) le montant global des plans triennaux et quinquennaux de 1999 à 2019, s’élève à un peu plus de 700 milliards de dollars, et ce, au moment où le monde entier a été en crise».

«Avec ces montants, l’Algérie a financé de nombreuses réalisations, a épongé les dettes de toutes les communes, racheté des découverts des entreprises publiques, augmenté des salaires, etc», a-t-il indiqué, en estimant que tout le monde a trouvé son compte. Le président de l’APN Mohamed Larbi Ould Khelifa n’a pas tari hier d’éloges sur la révision de la Constitution initiée par le président Bouteflika. Il a indiqué que «l’objectif des amendements constitutionnels et tous les projets de lois organiques et autres adoptés par la chambre basse du Parlement est de renforcer le rôle fonctionnel des institutions de la République et le relèvement du niveau de participation politique des citoyens durant les joutes électorales qui seront organisées dans des conditions et avec de nouvelles garanties découlant de la révision de la Constitution».

Il a également soutenu que «les décisions objectives des amendements constitutionnels soulignent le souci du président Bouteflika de consacrer la démocratie dans notre pays à travers la promotion des droits de l’homme et de faire de la participation politique le fondement de la gouvernance et le garant de la légalité politique». Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a déclaré qu’ «il n’existe plus en Algérie de prisons ou lieux de détention secrets». «Tous les lieux de détention sont mis sous le contrôle du parquet», a-t-il ajouté. Il a annoncé que «la composante du Conseil national des droits de l’homme (Cndh), dont le projet de loi y afférent a été adopté déjà par le Parlement, sera rendue publique incessamment».

L’ex-ministre Hachemi Djiar et sénateur du tiers présidentiel, a indiqué pour sa part que «le changement politique, qui est un processus progressif et de longue haleine, et dépendant de plusieurs facteurs, n’a rien à voir avec des réformes qui concernent la législation».