Abdelkader Secteur à la Médina de la radio algérienne et Nedjma : Bravo l’artiste !

Abdelkader Secteur à la Médina de la radio algérienne et Nedjma : Bravo l’artiste !

L’humoriste algérien Abdelkader Secteur s’est produit samedi soir au complexe olympique Mohamed-Boudiaf, dans un spectacle intitulé Vie de chien. L’humoriste a drainé la grande foule, et son spectacle valait réellement le déplacement. Avec son humour décapant et des thèmes accrocheurs, Abdelkader Secteur a séduit son public.

Durant plus de deux heures et demie, cet humoriste au talent avéré a su conquérir l’auditoire avec des histoires hilarantes. Abdelkader Secteur met le feu dans la salle dès son entrée sur scène. Avec son accent et ses mimiques, l’humoriste ne donne aucun répit au spectateur, tant il mène son spectacle à un rythme soutenu. Le rire est toujours de mise avec ce saltimbanque qui décortique sa société et celle des Français sans concession et sans rancune.

Dans son spectacle, l’humoriste nous raconte son expérience en France qui lui permit d’apercevoir qu’un chien en France est traité de manière digne. En habitant un immeuble d’Européens, il remarque que ses voisins possèdent tous des chiens qu’ils font sortir les dimanches. Alors, pour les tromper sur son identité, il décide d’avoir un chien. En achetant Boby, Abdelkader se fait la carte d’identité, le passeport rouge et le carnet de vaccins du chien. Indécis et un peu révolté, le personnage se servira néanmoins du précieux document rouge pour s’intégrer en France et pour éviter les contrôles de police. Le public s’éclate. C’est surtout sa manière de raconter qui accroche, car l’histoire n’a rien d’exceptionnelle. C’est cela le génie des comiques : pouvoir faire rire les spectateurs avec un regard sur le vécu et le quotidien.

En outre, Secteur aborde la question de la violence entre le père et ses enfants. Cette violence, comme il le dit, ne vient pas d’un mépris, encore moins d’un rejet d’un père pour ses enfants. «On remarque que chez nous, et selon mon propre vécu, que le père est toujours en conflit avec ses enfants. Mon père l’était avec nous, au point qu’on n’avait jamais de discussions avec lui, tout se passe par le canal de ma mère. Mais le but de mon père et bien d’autres pères est de forger une forte personnalité à leur progéniture et la rendant virile», lance-t-il dans son spectacle sur l’éducation et les relations père-enfant. La peur, l’amour et la tendresse d’une mère sont aussi autant de sujets évoqués dans son one man show. On ne s’arrête pas de rire des blagues de l’humoriste.

On passe de l’avènement des portables dans les salles de prière à l’hypocrisie des Arabes vis-à-vis de leur pratique religieuse. Lorsqu’il raconte la situation d’un jeune qui oublie d’éteindre son portable, les spectateurs s’écroulent de rire. La sonnerie de son portable au rythme du titre «Je pense à toi je pense», du chanteur algérien Houari Dauphin, perturbe les fidèles de cette mosquée au point qu’ils se retrouvent à psalmodier cette chanson lors de la prière au lieu de réciter des versets coraniques. Il traite donc divers sujets avec un grand sens de l’observation, humour et beaucoup de verve. Son spectacle est bien huilé, et les scènes et séquences qu’il narre avec beaucoup de brio s’imbriquent harmonieusement dans son spectacle. Bravo, l’artiste !

S. L.