Abdelkader Messahel est depuis hier en Libye: Comment éteindre le feu de la fitna

Abdelkader Messahel est depuis hier en Libye: Comment éteindre le feu de la fitna

Messahel a atterri à Ghat, au sud de l’ex-Jamahiriya, première escale d’une tournée dans la région du Fezzan.

Sans tambour ni trompette l’Algérie est décidée à redoubler d’efforts pour ramener la paix en Libye. Il faudra pour cela faire taire les armes. Instaurer le dialogue entre les parties belligérantes. Pour éviter le chaos provoqué par l’expédition militaire pilotée par la France, sous la présidence de Nicolas Sarkozy et sous la bannière de l’Otan pour mettre fin au règne de Mouaâmar El Gueddafi. Elle s’est soldée par le morcellement du pays plus que jamais à portée d’une «somalisation» qui lui tend les bras.

L’Algérie, qui a toujours prôné une solution politique à ce conflit, ne désespère pas de voir ce grand pays voisin, à sa frontière Est, renaître de ses cendres. Ce fut le but de la tournée effectuée du 19 au 21 avril dernier par le ministre des Affaires maghrébines à l’est et à l’ouest de la Libye. A Baida, Benghazi, Zintan, Misrata et Tripoli plus précisément. A peine arrivé, déjà reparti. Messahel reprend son bâton de pèlerin.

Le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, a atterri à Ghat, au sud de l’ex-Jamahiriya, première escale d’une tournée dans la région du Fezzan. Il a pour mission de rapprocher les vues et les positions des parties libyennes en conflit. En plus des entretiens qu’il aura avec les responsables de la ville de Ghat, il doit rencontrer les parlementaires et les notables de la région du Fezzan au Sud libyen.

La délégation conduite par Messahel a été accueillie à sa descente d’avion par les autorités de cette ville voisine de la ville algérienne de Djanet et des représentants des tribus de la région. «M.Messahel s’est entretenu avec le maire de la ville de Ghat, M.Goumani Mohamed Saleh, le président du conseil social des tribus de Fezzan, M.Ali Mesbah et les représentants des zones d’Oubari et de Ghat, MM.Ali Kouna Slimane et Hassan el Kouni», rapporte l’APS dans une dépêche datée d’hier. Cette nouvelle visite «s’inscrit dans le prolongement des efforts de l’Algérie visant à rapprocher les positions des parties libyennes en vue d’une solution politique à la crise à travers le dialogue inclusif inter-libyen en Libye et la Réconciliation nationale», a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Il faut en outre souligner que la position de l’Algérie n’a pas bougé d’un iota depuis que la Libye a plongé dans le chaos.

Le ministre des Affaires maghrébines avait réitéré en novembre 2015 le soutien de l’Algérie à la formation d’un gouvernement d’union nationale en Libye après avoir condamné l’intervention militaire occidentale qui a exacerbé ses divisions. «Il ne saurait y avoir d’alternative à la solution politique qui garantit les constantes que sont la préservation de l’unité territoriale et de la souveraineté de la Libye, et de la cohésion de son peuple et la nécessaire lutte contre le terrorisme qui menace l’existence et l’avenir de ce pays voisin», avait déclaré Abdelkader Messahel à cette époque.

Un message qu’il redélivre aujourd’hui aux autorités libyennes qui «ont les capacités de reconstruire leur pays», avait-il fait remarquer en janvier. Il faut également noter que son nouveau périple en Libye intervient à la veille de la 11ème réunion ministérielle des pays voisins de la Libye qui se tiendra demain à Alger.