Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, tire la sonnette d’alarme : «Le phénomène de la violence dans notre société prend des proportions vraiment inquiétantes .» Le très austère Bensalah n’est pourtant pas du genre à se laisser distraire par des tentations émotionnelles ou de conjoncture.
C’est que le phénomène est réellement ancré dans les moeurs, ces dernières années. Hier mardi, à l’occasion de la traditionnelle cérémonie d’ouverture de la session d’automne du Parlement, Bensalah consacrait son discours à énumérer, de manière monotone, les divers projets de lois inscrits à l’ordre du jour avant de bifurquer : «Mesdames, messieurs, je ne peux clore mon propos avant d’évoquer un sujet qui s’impose.
C’est ce phénomène de la violence qui gagne en ampleur et prend des formes multiples à travers toutes les régions du pays , ces derniers temps. Au point de toucher les quartiers de nos villes et nos stades en particulier.» Le président du Conseil de la nation dit là, tout haut ce que tout le monde pense tout bas. «Il s’agit là d’un phénomène vraiment inquiétant et que nous ne pouvons plus ignorer.
Ni ignorer les menaces qu’il fait courir sur la cohésion même de notre société.» Faisant allusion au dramatique décès du joueur de la JS Kabylie, Albert Ebossé, survenu samedi 23 août dernier au stade du 1er- Novembre de Tizi Ouzou, Bensalah dira également que «ce phénomène a même dépassé nos frontières et donne malheureusement une mauvaise image de notre pays et déforme celle de notre peuple et risque de porter atteinte à notre cohésion sociale».
Ceci dit, le propos du deuxième personnage de l’Etat traite de la violence urbaine qui infeste la société algérienne d’une manière générale. «Si nous regrettons que la violence ait atteint de telles proportions, nous en appelons à une mobilisation générale de l’ensemble des composantes de notre société afin de la combattre.
De même que nous exhortons toutes les parties concernées de prendre les mesures répressives nécessaires contre tous ceux qui sont à l’origine de cette violence ou qui en sont les auteurs directs.» Il n’y a pas meilleur remède contre ce phénomène, effectivement, que des mesures répressives et sans concession.
Car, «en face», la cause est déjà entendue. Ce ne sont certainement pas les beaux discours de sensibilisation qui pourraient avoir raison de tous ces nouveaux phénomènes qui ravagent la société algérienne : la drogue, les rapts, les agressions multiples, l’incivisme ambiant, etc. En quelque sorte, c’est ce que dénonce également le président de l’Assemblée populaire nationale, Larbi Ould Khelifa, dans son discours prononcé la matinée. Le président de l’APN avait en effet insisté, lui, sur la persistance de la menace terroriste à nos frontières du Sud, notamment.
K. A.