L’écriture musicale du chaâbi est une nécessité
Dans le cadre des ateliers du premier festival culturel de la musique universelle, M. Abdelkader Bendamèche, spécialiste de la musique chaâbi a donné une conférence lundi dernier où il a exposé un historique du patrimoine musical algérien. Il a également donné quelques précisions en sa double qualité d’auteur et de commissaire général du festival chaâbi.
Remontant aux origines de la musique chaabi et de la musique populaire en général, le conférencier a indiqué que ces musiques dérivent de l’andalou. Les mêmes modes et le même registre de la musique andalouse se retrouvent dans le chant chaâbi. D’autres genres différents du chaâbi prennent leur source également dans la musique andalouse.
C’est ainsi que, entre autres, le Hawzi et le Aroubi sont des formes musicales populaires issues des trois écoles classiques de l’andalou, celle d’Alger, de Tlemcen et de Constantine. Le chaâbi se caractérise par ses chants religieux et par ses qaçaïd dont les textes à haute portée poétique, sentimentale et nationaliste sont les œuvres de grands cheikhs. M. Abdelkader Bendamèche a parlé de sa passion pour ces textes.
Il déclare «Etant jeune, j’étais un brillant chanteur. J’avais la passion des textes poétique du chaabi. Alors que les jeunes de mon âge collectionnaient les timbres ou les cartes postales, je recherchais avec amour et je réunissais tous les textes des chants chaâbis que je découvrais». Cette passion de la musique chaâbi ne l’a jamais quittés. Il a écrit déjà trois ouvrages sur ces textes poétiques et leurs illustres auteurs.
Abdelkader Bendamèche prépare un quatrième ouvrage dans ce sens pour février prochain, élargissant son sujet aux poètes contemporains comme Lounis Ait Menguellet. En sa qualité de commissaire général du festival chaabi, il a édité pour la quatrième édition de ce festival, un recueil complet de textes de chansons chaabi ainsi qu’un volumineux coffret de chansons enregistrées. Pour la cinquième édition dont les dates vont du 21 au 30 août 2010, en plein mois de ramadhan, il se donne pour objectif d’entreprendre l’écriture musicale de la musique chaabi.
«C’est une nécessité, souligne-t-il. Tous les sons s’écrivent en musique.
Pourquoi pas le chaâbi » Pour cet expert de la musique chaâbi, si techniquement c’est possible, il reste seulement l’âme de cette musique qui ne pourra être donnée que par des chanteurs convaincus. Abdelkader Bendamèche célébrera à la fin de son festival chaabi en 2010, le trentième anniversaire de la disparition du regretté Dahmane El Harrachi.
Kamel Chériti.