Abdelhamid Zerguine,PDG de sonatrach au sujet du manque de carburants,La hausse de la demande nationale et la contrebande à l’origine de la pénurie

Abdelhamid Zerguine,PDG de sonatrach au sujet du manque de carburants,La hausse de la demande nationale et la contrebande à l’origine de la pénurie

Abdelhamid Zerguine, PDG de Sonatrach, a apporté hier des explications de taille sur la pénurie des carburants enregistrée dans plusieurs wilayas, soulignant à ce propos la hausse de la consommation nationale et le phénomène de la contrebande sévissant sur les frontières algéro-marocaines et algéro-tunisiennes.

L’Algérie importe des produits raffinés (essence…) pour répondre désormais aux pays voisins, Maroc et Tunisie. En effet, le patron de Sonatrach est revenu, lors d’une conférence de presse, animée hier au siège de la direction générale du groupe à Alger pour la présentation du bilan et des perspectives de la compagnie, sur l’épineux problème de l’absence de carburants, enregistrée dans plusieurs régions du pays, notamment à l’ouest.

Le premier responsable de Sonatrach a expliqué que cela est dû à deux facteurs essentiels, à savoir la hausse de la consommation nationale et l’ampleur qu’a prise le phénomène de la contrebande. «L’Algérie importe désormais des produits raffinés pour les deux pays voisins, à savoir la Tunisie et le Maroc, deux marchés alimentés à travers des réseaux de la contrebande frontalière.»

En 2011, l’Algérie a importé l’équivalent de 1,3 million de tonnes de gasoil pour une consommation annuelle estimé à 1,8 million de tonnes. Le patron de la compagnie nationale des hydrocarbures a tenu à rassurer que l’Algérie maintiendra son programme de réalisation de nouvelles raffineries en plus de celles déjà existantes.

A ce propos, il a annoncé la reprise de la raffinerie d’Arzew le mois prochain et l’arrêt de la raffinerie de Skikda en mai.

«Le problème qui se pose, c’est comment maintenir la production de produits raffinés pendant la maintenance», s’est interrogé le premier responsable de Sonatrach, affirmant que l’Algérie va continuer à importer le maximum de ces produits raffinés pour la satisfaction de la demande nationale. Selon lui, le programme de réalisation de nouvelles raffineries est en cours de maturation et sera annoncé prochainement.

Quant à la hausse de la demande en gaz naturel enregistrée suite à cette vague de froid dans certains pays consommateurs, le PDG a dit qu’«il y a une flexibilité dans l’offre avec modulation des quantités fournies, mais cela entre dans le cadre des contrats conclus», précisant qu’«aucune demande d’augmentation de quotas ou de quotas additionnels n’a encore été exprimée par les pays concernés».

«Nous attendons le feu vert pour la reprise de nos activités en Libye»

Abdelhamid Zerguine, PDG de Sonatrach, a affirmé que la firme qu’il dirige a de «grandes ambitions» au niveau national et international. Pour lui, cela est visible dans le plan d’exploration arrêté par la compagnie doté d’un budget de 1 milliard de dollars. «Nos programmes d’exploration avancent. Nos filiales au niveau international fonctionnent bien.

Les opérations que nous avons menées depuis 30 ans continuent d’apporter des bénéfices chaque année», a-t-il indiqué. Il a précisé qu’il ne peut pas présenter le bilan de toutes les filiales nationales et internationales, car «ils ne sont pas encore consolidés». Le PDG est revenu sur les récentes opérations d’exploration effectuées en Tunisie et en Libye où l’Algérie a réalisé trois découvertes dont «les résultats n’ont pas encore fait l’objet de déclarations jusqu’à la définition de la commercialité des produits». A propos des gisements en Libye, Abdelhamid Zerguine a tenu à rassurer :

«Nos intérêts ne sont pas menacés.» Soulignant que Sonatrach n’a pas d’installations de surfaces en Libye et qu’elle s’est engagée depuis quelques années pour faire un programme de recherche, le PDG a dit que les travaux ont été arrêtés à la phase suivant l’exploration «qui n’est pas un objectif en soi puisque nous avons entamé des études pour déclarer la commercialité au moment où les derniers événements malheureux ont éclaté».

Aujourd’hui, poursuit le PDG, «nos installations, qui se trouvent dans des zones non sécurisées, sont préservées et nos équipes sont prêtes. Il y a un accord avec les autorités libyennes, mais nous n’avons pas encore obtenu le feu vert pour reprendre le travail. Cela va se faire prochainement, dès que les conditions seront favorables». Le patron de Sonatrach a indiqué que la Libye a augmenté sa production pétrolière de façon conséquente sur «la base de la reprise de ces vieilles installations».

Par Nouria Bourihane