Abdelhamed Mehri a répété, aujourd’hui en conférence de presse, qu’il refusait d’appeler au départ d’Abdelaziz Bouteflika de la présidence de la République. « Cela ne sert à rien. Au début des années 1990, des voix s’étaient levées pour exiger la démission de Chadli Bendjedid. Chadli est parti et le régime est resté » Pour l’ancien ambassadeur d’Algérie en France, le changement ne tient pas au départ de Bouteflika mais passerait par plusieurs étapes : accélérer la liberté d’expression, encourager les initiatives populaires pour un changement pacifique, tenir un congrès national général qui fasse le bilan du système de gouvernance du pays depuis cinquante ans et énonce les mesures nécessaires pour sortir le pays de la spirale de la violence
Abdelhamid Mehri a réaffirmé que sa décision d’envoyer une lettre au président de la République relève d’une initiative personnelle. « Je ne me suis concerté avec personne. » M. Mehri a précisé que ceux qui avaient évoqué l’existence d’une « alliance » entre lui, le président du FFS et Bouteflika s’étaient complètement trompés. « Certains ont dit qu’il y a une comédie. Cette analyse est fausse. Ni moi ni Aït- Ahmed n’avons le pouvoir de sauver le régime. Et si nous nous mettons du côté de ce régime, on va tous couler », a-t-il déclaré.
Sa lettre au président a-t-elle reçu un écho ? « Jusqu’à maintenant, il n’existe aucun indice sur une réponse au contenu de cette lettre. Et lorsqu’une réponse sera donnée, je m’engage à ce que l’information soit connue de tous. Des questions d’une telle importance pour l’ensemble de la population ne peuvent être traitées dans des cercles restreints », a-t-il souligné.
« Non, je n’ai pas rencontré Bouteflika. Si cette audience aura lieu, cela ne se fera que dans le cadre d’une consultation générale qui ne me concerne pas uniquement. Si cela sera possible, je souhaite que tout se fera publiquement », a-t-il déclaré. « Le changement ne peut pas être l’aboutissement d’une négociation entre personnes. Si la lettre a été adressée au président de la République par égard à la fonction, le changement pacifique du système politique ne peut être que le résultat des efforts conjugués de toutes les forces politiques et des compétences populaires », a-t-il souligné.
Il a soutenu qu’il a toujours préféré que ses positions politiques soient publiques. « Dans les années difficiles de violence politique dans le pays, j’ai veillé à ce que les positions prises par le Bureau politique du FLN soient les mêmes exprimées devant les responsables de l’Etat. Dans les questions d’intérêt public, il n’y a pas de secret », a-t-il noté.
L.M.