Abdelhak Benchikha «L’EN accueille tous ceux qui veulent représenter les couleurs algériennes»

Abdelhak Benchikha  «L’EN accueille tous ceux qui veulent représenter les couleurs algériennes»
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Après quelques semaines à la tête des Fennecs, le sélectionneur algérien Abdelhak Benchikha a bien voulu livrer, en exclusivité pour Footafrica365, ses impressions sur son poste, sa mission et son regard sur le football algérien.

Le «Général» dit tout et affirme que «la porte de la sélection algérienne est ouverte à tous les joueurs qui veulent représenter les couleurs algériennes. «Ces joueurs ou d’autres sont les bienvenus»

L’équipe mondialiste était quasiment composée de joueurs évoluant en Europe, les joueurs du championnat d’Algérie sont-ils compétitifs à haut niveau ?

Abdelhak Benchikha : Je pense que la pâte existe. Ils ont besoin de considération. Le football reprend progressivement ses droits en Algérie. Pour les raisons que vous connaissez, le football n’était plus une priorité pour l’Etat. Aujourd’hui, les choses sont en train de changer. Des clubs comme l’ES Sétif ou la JS Kabylie reviennent au premier plan continental. Cette saison, le premier championnat professionnel a été lancé. Et plus globalement, il y a une forte volonté étatique pour que le football se développe en Algérie.

Votre prise de fonction a été marquée par un sérieux revers en Centrafrique, comment expliquez-vous cette défaite ? Et pensez-vous que l’Algérie puisse encore espérer se qualifier pour la CAN Orange 2012 ?

Je suis d’un naturel positif, et malgré cette défaite, nous allons tout faire pour prendre les 12 points restants. Dans ce match, on a perdu trop de duels. C’est clairement une défaite collective. Ce qui compte pour moi, c’est de protéger mes joueurs. Les conditions climatiques étaient effectivement difficiles. Nous avions huit mondialistes absents ainsi que plusieurs blessés. C’est important et ça remet en question l’équilibre d’une équipe. A la fin de la rencontre, mes joueurs étaient abattus. Ils sont venus me voir dans ma chambre pour s’excuser et me dire qu’ils étaient très tristes car ils voulaient absolument gagner ce match pour moi.

Le 25 mars prochain, vous affronterez le Maroc, l’autre favori du groupe avec l’Algérie. Comment voyez-vous cette rencontre ?

Je vous arrête tout de suite ! Dans ce groupe, il n’y a pas de favori ou de gros morceau. La Centrafrique nous a battus et a tenu en échec le Maroc. Alors, il faut arrêter de rêver. Nous sommes prisonniers de notre passé. L’Afrique du Nord s’est endormie pendant que le reste du continent a continué à progresser. La géographie du football a changé.

Connaissez-vous cette sélection marocaine et que pensez-vous de l’arrivée d’Eric Gerets à sa tête ?

Bien évidemment que je connais le Maroc. C’est un pays frère et ce sont nos voisins. C’est une équipe avec de grands talents.

En revanche, je ne peux pas me prononcer sur les points forts et faibles de cette équipe. Quant à Eric Gerets, c’est un entraîneur reconnu qui a fait ses preuves. Mais ce que je crois, c’est que ce sont les joueurs qui font l’entraîneur et non le contraire.

Solide défensivement, l’Algérie est une équipe qui ne marque pas beaucoup de buts. L’Algérie manque-t-elle d’un Chamakh ou d’un El Hamdaoui dans son équipe ?

Je ne pense pas que ce soit un problème de qualité de nos joueurs. Djebbour est efficace en club. Il marque régulièrement. Je crois que nous avons un problème d’animations offensives. On juge un attaquant au nombre d’occasions qu’il se procure, et à ce niveau-là, nous devons progresser. Mais c’est un problème qui n’est pas évident à résoudre. Je suis prisonnier des dates Fifa et du temps imparti pour regrouper les joueurs. Le temps est mon ennemi, je vais disposer de quatre jours jusqu’au match du Maroc pour notamment travailler cet aspect.

Comptez-vous sur le prochain retour de Mourad Meghni absent depuis plusieurs mois, ?

Absolument, c’est un pion essentiel, un cadre et une tête pensante sur le terrain de notre équipe. Mais c’est aussi le cas pour Karim Matmour, Foued Kadir, Adlène Guedioura ou Chadli Amri dont j’attends le retour. Pour la prochaine rencontre amicale, je suis heureux du retour de Karim Ziani.

Que pensez-vous de l’apport des joueurs franco-algériens au championnat ?

C’est une bonne nouvelle. Car chaque équipe ne peut recruter que deux joueurs étrangers. Ça nous permet d’avoir un apport extérieur complémentaire. Et quand on voit des joueurs comme Lemmouchia, il est clairement de qualité pour notre Ligue. Tactiquement, ils sont souvent bien formés.

Au moment où le Maroc récupère des Aït Fana, Belhanda ou Carcela, l’Algérie a du mal à convaincre des Feghouli, Tafer, Belfodhil ou Brahimi de la rejoindre. Pourquoi ?

C’est une question embarrassante. Déjà il ne faut pas oublier que c’est l’Algérie, par l’intermédiaire du président de sa fédération de football, Mohamed Raouraoua, qui a été initiatrice de la loi sur le changement de sélection nationale pour les joueurs binationaux. La porte de la sélection algérienne est ouverte à tous les joueurs qui veulent représenter ses couleurs. Ces joueurs ou d’autres sont les bienvenus. Nous préférons leur laisser le temps de la réflexion. Ce sont des jeunes joueurs qui ont aussi besoin de finir leur formation avant de se déterminer. Nous avons bien évidemment pris contact avec certains.

Lesquels ?

Le nom du Toulousain Tafer circule avec insistance. Je ne confirme pas cette information. Et pour l’instant, je ne communiquerai pas sur ce sujet.In Footafrica365