L’Algérien Abdelhak Benchikha (48 ans) a été nommé entraîneur du Club africain en décembre dernier. L’ancien sélectionneur des Fennecs, qui avait conduit le club de Tunis à son dernier titre de champion en 2008, est adulé par ses influents supporteurs. Ce qui ne fait que lui ajouter un peu plus de pression… Interview.
Jeune Afrique : Après votre démission du poste de sélectionneur de l’Algérie en juin dernier, vous avez effectué un passage éclair au MC Alger, avant d’être rappelé par le Club africain. Pourquoi ce retour ?
Abdelhak Benchikha : Quelque part, c’était programmé, presque inévitable. Le Club Africain représente beaucoup pour moi. Nous avons été champion de Tunisie en 2008, en explosant quelques statistiques, et nous avons remporté la Coupe Nord-Africaine des Clubs Champions. J’ai été adopté par le public. Je suis un peu un enfant de ce club. Et j’ai une relation très étroite avec la Tunisie. J’ai joué à Zarzis, mes enfants y sont nés. Quand on m’a rappelé, je n’ai pas hésité.
Pourquoi cela n’a-t-il pas fonctionné au MC Alger ?
J’avais un projet pour ce club que j’aime tant. Mais je n’étais pas à l’aise, et j’ai préféré m’en aller.
J’ai une relation très étroite avec la Tunisie. J’ai joué à Zarzis, mes enfants y sont nés.
Il se dit que les supporteurs du Club africain ne sont pas étrangers à votre retour, qu’ils auraient influencé la direction du club…
C’est vrai qu’ils souhaitaient majoritairement mon retour. Et je ne veux pas les décevoir. Cette pression supplémentaire me motive. L’objectif est de ramener l’équipe sur le podium, et de faire le meilleur parcours possible en Coupe de la Confédération. Par rapport à 2009, l’année de mon départ, l’équipe a changé. Il ne reste que quatre joueurs. On va essayer de bâtir quelque chose avec les jeunes, encadrés par des éléments plus expérimentés. Le club est bien structuré, je vais travailler en étroite collaboration avec Patrick Liewig, le manager général.
Le Club africain a-t-il souffert des conséquences de la révolution ?
Comme pour tous les clubs, il y a eu un impact. Car il y a aussi une crise mondiale ! Je sais que c’est difficile pour tous les clubs, car pendant la révolution il n’y a pas eu de championnat. Et quand celui-ci a repris, les matchs se jouaient à luis clos. Or, les recettes aux guichets sont essentielles pour les clubs. Cela représente une part importante du budget. J’espère que de nouveaux sponsors vont venir progressivement. En tout cas, on fera avec nos moyens. Nous avons vendu Alexis Mendomo, notre Camerounais, au Zamalek Le Caire (le transfert rapportera 500 000 dollars au Club africain, NDLR). Cette somme tombe bien.
Lorsque vous entraîniez l’Algérie, vous étiez surnommé le Général, et votre bilan a été attaqué…
(Il soupire) Oui, j’ai été attaqué par quelques pseudo-journalistes. J’étais le sac de boxe, sur lequel beaucoup frappaient. J’ai repris la sélection après la Coupe du Monde 2010. C’était une bombe à retardement. J’assume tout. N’oubliez pas que j’ai dirigé l’équipe qui a battu le Maroc pour la première fois depuis vingt-neuf ans (1-0, le 28 mars 2011 à Annaba). Mais c’était un véritable honneur pour moi de servir mon pays !