Abdelghani Hamel au sujet des rassemblements dans la capitale, « La police est sous l’autorité du wali d’Alger »

Abdelghani Hamel au sujet des rassemblements dans la capitale, « La police est sous l’autorité du wali d’Alger »

Le directeur général de la Sûreté nationale a annoncé un dispositif spécial pour sécuriser le déroulement de la présidentielle.

Les dénonciations de la presse et des organisations de la société civile, accusant la police de répression lors des derniers rassemblements contre le 4e mandat, qui se sont déroulés à Alger, ont poussé la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) à réagir. C’est lors d’un point de presse, tenu hier au siège de la Dgsn, que le général-major Abdelghani Hamel a tenu à lever toute équivoque après avoir constaté que «quelques événements ont secoué ces derniers temps le pays, notamment à Ghardaïa et dans la capitale».

A Alger, le mouvement Barakat a tenté d’organiser trois rassemblements contre le 4e mandat, tous empêchés, parfois violemment par la police. Selon le bilan présenté à la même occasion, 264 personnes, dont 30 journalistes, ont été interpellés lors de ces manifestations. D’autres regroupements ont été enregistrés à Tizi Ouzou, Constantine, Bouira et Béjaïa. Tout au long de ce point de presse, le Dgsn et les responsables de la police ont insisté sur «l’illégalité» des manifestations empêchées et de la «gestion démocratique» par les agents de police de ces manifestations. «Toutes les missions dévolues à la police s’exercent dans le cadre légal avec respect des droits de l’homme (…). Dans le domaine des droits de l’homme, ce n’est pas un slogan pour nous, on l’applique sur le terrain. Nous n’avons aucune leçon à recevoir, mais nous avons des leçons à donner aux autres», a indiqué M.Hamel. Ce dernier précise que la police n’a pas usé de moyens conventionnels de maintien de l’ordre lors des dernières manifestations. Interrogé sur l’interpellation des opposants au 4e mandat alors que les partisans sont tolérés, l’orateur a répondu: «Je tiens à la neutralité de cette institution qui est républicaine et au service de la République algérienne démocratique et populaire.»

Il ajoute que lorsqu’il y a occupation illégale de la voie publique, la police ne cherche pas l’objet de la manifestation, mais intervient après que la réquisition est demandée par l’autorité administrative habilitée. C’est à l’autorité administrative, en effet, et selon la réglementation en vigueur, qu’incombe le maintien de l’ordre. C’est elle qui délivre l’autorisation pour toute manifestation publique et c’est elle qui demande l’intervention de la police. Mais avant la réquisition de la force publique, l’autorité administrative (le P/APC, le wali ou le ministère de l’Intérieur) doit lancer la sommation en invitant les manifestants à se disperser. Le Dgsn relève que cela ne se produit que rarement en Algérie. Pour les rassemblements à Alger, M.Hamel a révélé que c’est le wali d’Alger qui a réquisitionné la police.

Concernant le rassemblement toléré du candidat Rachid Nekkaz, tenu avant-hier au niveau de la Grande-Poste à Alger, l’orateur a indiqué que de nouvelles instructions ont été données. Il a affirmé qu’une enquête a été ouverte sur la disparition de formulaires de ce candidat insistant sur le respect des droits de l’homme dans les interventions de la police (les instructions sont données en fonction de l’évolution et de l’appréciation de ce qui se passe sur le terrain, pouvant aller jusqu’à l’utilisation de l’arme à feu), Abdelghani Hamel est allé jusqu’à menacer les agents de radiation comme cela était le cas avec trois policiers à Ghardaïa «s’ils sont accusés avec des preuves matérielles». Pour l’élection présidentielle du 17 avril prochain, l’orateur a annoncé la mise en place d’un dispositif spécial pour sécuriser le déroulement de la campagne électorale et le jour du scrutin. M. Hamel profite de l’occasion pour appeler la presse à accompagner l’action policière et ne dire que la vérité, qu’elle soit négative ou positive. Il relève que l’institution donne de l’importance à la communication, soulignant la création de 48 cellules de communication à travers les 48 wilayas du pays.