Le ministre de la Santé
«Le manque d’information et de sensibilisation augmente les risques du VIH/Sida en Algérie», selon le Dr Aïssi, spécialiste en infectiologie.
Le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, répond au mouvement de protestation des syndicats de son secteur. «Ceux qui ne sont pas satisfaits des conditions de travail du secteur public, n’ont qu’à aller au privé», a affirmé hier, le ministre de la Santé en marge de l’ouverture du Salon de la santé, qui se tient du 30 juin au 7 juillet à la Safex aux Pins maritimes à Alger.
Acculé par les journalistes qui l’ont interrogé sur la question de la prise en charge des patients qui souffrent en silence et la solitude, qui sous-entend l’amélioration des conditions socio-professionnelles des personnels du secteur, toutes catégories confondues, le ministre rétorque: «Les travailleurs ont soumis leurs revendications, c’est au gouvernement d’étudier la situation, avant de répondre à leurs doléances, selon les moyens et les priorités», a-t-il ajouté.
A la question de savoir à quoi répond l’opportunité de l’organisation du cinquantenaire du secteur de la santé, Ziari a souligné que le salon permet de recueillir l’ensemble des insuffisances et problèmes soulevés par les exposants afin de pouvoir répondre aux besoins, tout en révélant que l’Algérie comptait 360 médecins à l’Indépendance nationale, mais à présent, elle enregistre 50.000 médecins, tout en reconnaissant que malgré ce nombre, le secteur enregistre un manque important en matière de spécialistes et personnels du paramédical. Par ailleurs, la majorité des exposants et stands qui relèvent des établissements hospitaliers, les instituts et les CHU, ont soulevé leurs préoccupations, à l’image du Centre national du dépistage VIH/Sida/IST. Sans tenir compte des milliers de personnes qui n’ont pas été dépistées à présent, le centre a enregistré un nombre de 1395 cas confirmés et 6303 séropositifs, selon les statistiques de l’Institut Pasteur qui vont de l’année 1985 au 31 mars 2013. Un chiffre qui reste très loin de la réalité, sachant que le Pr Kamel Sanhadji a avancé une moyenne de 30.000 cas en Algérie. Interrogé sur les causes de l’évolution de cette maladie qui reste taboue, le Dr Aïssi, infectiologue répond: «Le manque de sensibilisation constitue la cause principale dans l’évolution de cette maladie», selon le Dr Aïssi, qui a ajouté «que l’éducation sexuelle doit s’inscrire dans les écoles afin d’éviter le pire». Avant d’ajouter que les conséquences du silence qui pèse sur les esprits sont beaucoup plus graves que nous ne le pensons. La prostitution, la toxicomanie, l’absence de culture de prévention, le manque de sensibilisation à tous les niveaux, rendent complexe la situation». Même son de cloche au niveau du Centre antipoison d’Alger.
La médecine traditionnelle ainsi que «la rokia», font des dégâts chaque jour au vu et au su de tous. «Malgré les dangers que la médecine rationnelle présente, bon nombre de citoyens continuent de faire confiance aux méthodes dépassées par l’évolution de la médecine», a-t-on déploré au stand du Centre national de toxicologie.