Abdelaziz Rahabi analyse les propositions de la présidence de la République, La faillite provoquée par la révision de 2008 est avouée

Abdelaziz Rahabi analyse les propositions de la présidence de la République, La faillite provoquée par la révision de 2008 est avouée
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Ces propositions sont une reconnaissance explicite que la crise institutionnelle que nous vivons aujourd’hui est la conséquence directe de la révision de la seule Constitution de convergence de l’Algérie indépendante, celle de 1996 sous la présidence de Liamine Zeroual.

L’introduction de la présidence à vie dans la Constitution de 2008, du simple fait d’un arrangement entre le Président et le commandement de l’armée sans consultation ni populaire ni politique préalable, a installé la présidence à vie, renforcé les pouvoirs du Président, affaibli les institutions et différé l’alternance démocratique.

La corruption systémique et son corollaire, l’impunité, sont le fondement et la justification de la présidence à vie, ici comme ailleurs. Les révoltes dans le monde arabe a eu d’ailleurs comme principales motivations la présidence à vie, la transmission héréditaire du pouvoir et la gestion privée et incontrôlée des richesses nationales. Si nous avons échappé à cette vague de contestations, c’est uniquement parce que le peuple est inhibé, à raison d’ailleurs, par la violence meurtrière de la crise politico-sécuritaire des années quatre-vingt-dix.

Le texte proposé par la présidence de la République propose, donc, de revenir à deux mandats présidentiels et de lutter contre la corruption reconnaissant ainsi de juré que les manquements à ces deux conditions sont en grande partie responsables de la paralysie des institutions soumises à la seule autorité du chef de l’État, de la crise de confiance entre le peuple et ses dirigeants, observée notamment lors de la dernière présidentielle et de la mauvaise image donnée par l’Algérie à l’étranger en termes de gouvernance politique et économique.

LG Algérie

Il faut regretter, enfin, que les propositions d’amendement de la Constitution présentent la forme d’un réaménagement dont l’autorité est confiée à des experts alors qu’il aurait été plus judicieux de ne faire intervenir les spécialistes et experts qu’après une large concertation et un franc accord politique.

Abdelaziz Rahabi, Ancien ministre de la Culture et de la Communication