Abdelaziz Medjahed: « à défaut d’un programme, le Hirak est incomplet »

Abdelaziz Medjahed: « à défaut d’un programme, le Hirak est incomplet »

La question de représentativité au sein du mouvement populaire Hirak ou encore d’un programme pouvant aboutir à une solution fait encore réagir des personnalités politiques en Algérie.

C’est ce qu’a évoqué hier mardi Abdelaziz Medjahed, directeur général de l’Institut national des études de stratégies globales, lors d’une intervention au Forum du quotidien arabophone El Wassat. Entre autres questions abordées par l’intervenant, celle du mouvement de contestation populaire Hirak. Selon lui, « ce mouvement est parfait, mais incomplet, car il n’a pas produit de programme afin de faire aboutir ses revendications ».

Et comme exemple, l’intervenant, qui a tenu à préciser qu’il s’agit de son point de vue personnel et en dehors de sa fonction officielle, a cité l’exemple du mouvement algérien de 1945 contre l’occupation française, le qualifiant du « Hirak de 1945 ».

Il explique que ce Hirak de 1945 a « donné naissance à l’OS (Organisation secrète), qui avait ensuite produit un programme qui avait mené à la guerre de Libération nationale ». Tout cela est sans doute pour dire que le Hirak doit dégager un programme de sortie de crise.

« Pourquoi ce mouvement n’a pas fait émerger des représentants ? »

D’ailleurs, il s’est même demandé « pourquoi ce mouvement qui a mobilisé des millions de citoyens n’a pas fait émerger des représentants ? », d’autant que les slogans de départ du mouvement portaient « sur la justice, la liberté et la démocratie », selon lui.

À ce propos, il souligne qu’il s’agit ici du devoir de l’élite « de guider, d’éclairer et d’encadrer les manifestants », estimant au passage que le problème se situe plutôt au niveau de la citoyenneté. Il aborde ensuite la question de la transition, se disant contre un tel processus d’autant qu’il avait été « sans succès durant les années 1990 ».

Sur une question concernant les élections législatives du 12 juin prochain, et les solutions qu’elles peuvent apporter à la crise actuelle, Abdelaziz Medjahed s’est contenté d’appeler les citoyens à « assumer leur devoir de citoyenneté », tout en se demandant « pourquoi les citoyens ne votent pas ? ».