Madani Mezrag, l’ancien chef terroriste devenu un repenti sans se repentir vient de fiare une sortie cinglante contre le chef de l’Etat.
Tel est pris celui qui croyait prendre. Madani Mezrag a signifié, dans un entretien à la chaîne de télévision El Watan TV, qu’il n’entend pas qu’on lui dicte sa loi. Le propos arrogant et plus que jamais sûr de lui, il assène ses sombres convictions. Il rappelle qu’il créera bien son parti politique. Contredisant de fil en aiguille le message du chef de l’Etat qui stipulait qu’il n’est pas question que l’ex-chef de l’Armée islamique du salut monte une formation politique. Mezrag ne s’arrête pas en si bon chemin, il cultive des doutes sur l’authenticité du communiqué signé de Bouteflika. « Il ne peut pas m’interdire de créer un parti politique », fanfaronne l’ancien terroriste qui écumait les monts de Jijel.
Madani Mezrag a estimé d’ailleurs que « le Président est dans un état qui ne lui permet pas de prendre des décisions ». Voilà le président remis à sa place et rhabillé pour l’hiver. Ce qui veut dire que les décisions prises actuellement sont celles d’autres personnes. Lesquelles ? Madani Mezrag ne le dit pas. D’autres ont déjà pointé Saïd Bouteflika, le frère conseiller qui manoeuvre à tout-va pour hériter du palais d’El Mouradia. Mezrag avait déjà annoncé, à l’issue d’une rencontre d’islamistes l’été dernier, la naissance prochaine du Front de l’Algérie pour la réconciliation et le salut (FARS).
Les déclarations de l’ex-chef de l’AIS ont valu une convocation immédiate à Djaafar Chali, directeur d’El Watan TV par le ministère de la communication sans que le premier concerné ne soit inquiété. Etrange, très étrange réaction qui appelle plusieurs interrogations : pourquoi cette convocation ? Ne remet-elle pas en cause la liberté d’expression ? Et comment expliquer que Mezrag, l’auteur des déclarations, ne soit pas convoqué ? Décidément tout marche sur la tête !
Hamid Arab