Abdelaziz Belkhadem «Pas de normalisation des relations avec la France sans repentance»

Abdelaziz Belkhadem «Pas de normalisation des relations avec la France sans repentance»

Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, a réitéré son appel pour la repentance de la France qui doit, a-t-il précisé, «reconnaître les crimes commis durant la période coloniale en Algérie et présenter ses excuses au peuple».

Le SG du FLN a conditionné la normalisation des relations algériennes avec la France par la prononciation d’excuses officielles : «La France doit avoir le courage de reconnaître ses crimes contre l’humanité et à présenter des excuses officielles au peuple algérien.

Car il n’y aura pas de normalisation des relations avant le règlement de tous les comptes précédents» a-t-il dit lors d’un meeting populaire national organisé hier à la coupole Mohamed-Boudiaf à Alger. Saisissant l’occasion de la célébration du 57e anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954, M. Belkhadem a répondu aux propos de Bernard Kouchner, tenus en 2010, lequel a conditionné l’avènement d’une relation algéro-française sereine par le départ de la génération de novembre.

«C’est une thèse avortée avant même d’atteindre son objectif car les nouvelles générations sont convaincues que la France doit d’abord reconnaître ses crimes et présenter des excuses. Les générations de l’indépendance sont plus attachées à leur histoire qui leur inspire fierté et gloire. C’est après la repentance que nous pouvons nous orienter vers l’avenir, mais sans omission du devoir de mémoire» a-t-il indiqué.

M. Belkhadem a accusé la France d’être derrière les multiples tentatives de déstabilisation de notre pays. Une vieille pratique longuement utilisée durant la révolution algérienne. «L’indépendance de l’Algérie continue d’être un point noir dans l’esprit de ceux qui rêvaient de rester éternellement sur cette terre pour exploiter ses richesses et spolier son peuple de ses libertés.

Ceux- là ne ratent aucune occasion pour diviser notre peuple et créer des zones de perturbation si ce n’est l’éveil et la forte conscience de notre jeunesse des enjeux de cette manipulation», a-t-il indiqué. Le SG du FLN estime qu’il est temps de prendre en charge et de la façon la plus rigoureuse l’écriture de notre histoire. «Il est temps pour les historiens d’entamer l’écriture de l’histoire de notre révolution en toute responsabilité et fidélité.

Nous devons préserver notre histoire de la falsification des événements et protéger les jeunes générations des fausses interprétations qui constituent une sérieuse menace sur notre stabilité», a-t-il indiqué. M. Belkhadem a appelé ses militants à se rappeler toujours cette phase importante de l’histoire de notre pays. «Non à l’oubli», a-t-il répété. «Nous ne sommes pas prêts à pardonner et à oublier ce qu’à fait la France au peuple qu’elle a privé de son identité, de sa culture et de ses biens.

Nous ne pouvons pas oublier, non plus, les lourds sacrifices payés par les enfants de ce pays pour arracher leur indépendance. Le passé de la France coloniale restera entaché de sang et de larmes» a-t-il indiqué. Le SG du FLN estime qu’il faut barrer la route aux tentatives visant à «déchirer cette page de l’histoire, à dissimuler la vérité» en «qualifiant les révolutionnaires algériens de terroristes, en rendant hommage aux harkis et en élaborant des lois pour glorifier le colonialisme».

Le FLN n’est pas contre la femme

La situation interne du parti FLN a été également abordée par M. Belkhadem qui a estimé que «les plans de création de la crise au sein du FLN sont menés à l’approche des rendez-vous électoraux importants». Les initiateurs des clans qui se disputent au sein de l’ex-parti unique visent à «mieux se positionner, ce qui signifie que le FLN se porte encore bien et qu’il n’y a aucune atteinte aux fondamentaux du parti».

Belkhadem s’est interrogé sur l’origine de ces attaques qui ciblent toujours le FLN, épargnant les autres formations politiques qui pourtant «naissent comme des champignons, ont une responsabilité de l’échec du pays, sont les derniers à rejoindre le train de peur qu’elles ne soient écartées, et pêchent en eau trouble». Le SG du FLN a défendu ses propositions sur la représentation de la femme dans les assemblées élues en affirmant que «le FLN n’est pas contre la promotion de la femme comme le prétendent nos ennemis».

Par Nouria Bourihane