Abdelaziz Belkhadem “Ce sera une victoire de la patrie, non des personnes”

Abdelaziz Belkhadem  “Ce sera une victoire de la patrie, non des personnes”

“Une session extraordinaire du Comité Central est impensable avant les élections», signale-t-il. Le triomphe du Front de libération nationale aux législatives ne fait aucun doute pour son secrétaire général, qui voit là un juste retour des choses, au vu de l’implantation historique et réelle du doyen des partis politiques S’exprimant jeudi lors d’une rencontre avec les mouhafeds, têtes de liste et les membres du Bureau politique, Abdelaziz Belkhadem a réaffirmé, sans ambages, que le FLN sortirait vainqueur du prochain exercice électoral et conforterait sa position de première force politique du pays. Pour ce rendez-vous, le FLN, souligne-t-il, aura comme slogan «Fidélité au Front de libération».

Profitant de cette rencontre avec ses cadres pour leur donner les dernières instructions avant le début de la campagne électorale, M. Belkhadem persiste et signe : le FLN diffère des autres partis. Explication faite, il souligne que s’il y a de nouveaux partis qui comp- tent affirmer leur présence, le FLN, lui, «œuvrera à démontrer son ancrage». Le doyen des partis, rassure M. Belkhadem, «possède un réservoir de compétences».

Cette variété et cette richesse ont donc rendu, selon lui, «impossible l’acceptation de tous ceux qui désirent se présenter même si le parti venait à remporter tous les sièges au Parlement». Enchaînant, il fait savoir que les prochaines législatives seront une «victoire de la patrie et non de personnes».

Aux candidats du FLN, M. Belkhadem a tenu un langage on ne peut plus clair, en leur rappelant que l’action électorale n’est «pas chose aisée mais une compétition qui exige savoir-faire, intégrité et respect des engagements pris». Dans un autre contexte, le SG du Front de libération nationale s’est livré à cœur ouvert et a répondu à ses adversaires.

D’emblée, il fera savoir que les moments difficiles vécus par sa formation ont «laissé certains croire que ce qui s’est passé dans d’autres partis arrivera au sein du nôtre car ils estiment que les choses se ressemblaient». Dans ce message sous forme de mise au point, M. Belkhadem compte rassurer que malgré certaines frictions, il n’y a pas le feu dans la maison FLN.

Des cadres du parti réunis dans un mouvement de redressement ont tenté, faut-il le rappeler, de collecter suffisamment de signatures pour la tenue d’une session extraordinaire du comité central et retirer, par là même, la confiance au SG du parti. Avec son pragmatisme habituel, Abdelaziz Belkhadem, tout succinct, qualifie cette tentative d’«inutile». Mieux, il tient à préciser que la session ordinaire sera tenue, comme prévu, après le 10 mai prochain. A ses yeux, ces opposants ne mesurent pas «la distance qui sépare la réalité de leurs désirs». Et pour couper court à la polémique, Belkhadem leur fixe un rendez-vous après le scrutin, pas avant, afin «de rendre des comptes», a-t-il souligné.

Plus loin, il affirme comprendre les candidats non retenus dans les listes du FLN.

Dans ce contexte il dira : «Je comprends la colère de ceux qui n’ont pas été retenus car l’occasion ne leur a pas été donnée mais le problème réside plutôt dans le nombre.» Et d’ajouter : «Nous pouvons voir juste comme nous pouvons nous tromper. C’est la nature humaine».

Pour M. Belkhadem, cette colère fait partie des événements qui émaillent l’existence «ordinaire» de tout parti, ceci d’autant plus que le FLN, rappelle-t-il, est habitué à différentes tendances, souvent contradictoires, «mais toujours dans le respect des échanges pluralistes». Seulement, prévient l’orateur, cette colère «ne doit pas être amplifiée».

Fouad IRNATENE