Abdelaziz Belkhadem à propos de l’alliance présidentielle : “C’est un acte de volontariat et non une obligation”

Abdelaziz Belkhadem à propos de l’alliance présidentielle : “C’est un acte de volontariat et non une obligation”

Les mouvements islamistes dans les pays arabes ont toujours été dans l’opposition. Or, nous, nous avons des partis appartenant à ce courant au sein de l’Alliance, du gouvernement et dans l’opposition», a précisé le SG du FLN

«Les partis politiques de la mouvance, dite islamiste, pourraient obtenir entre 35% et 40% des suffrages lors des législatives 2012», a déclaré hier à Alger le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem.

Lors d’une conférence de presse qui intervient après la tenue de la cinquième session du Comité central du parti du FLN, qui a eu lieu le week-end dernier, M. Belkhadem a expliqué que ce courant politique ne peut obtenir la majorité pour plusieurs raisons, citant notamment les élections organisées au début des années 1990 ainsi que sa participation au gouvernement.

Il a expliqué que «les mouvements islamistes dans les pays arabes, tels que l’Egypte et la Tunisie, ont toujours été dans l’opposition. Or, nous, nous avons des partis politiques appartenant à ce courant au sein de l’Alliance (présidentielle), du gouvernement et dans l’opposition», a expliqué M. Belkhadem.

Répondant à une question sur l’adhésion d’anciens militants du FIS dissous à d’autres partis, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale a indiqué qu’il n’y était pas opposé. Il a ainsi indiqué que ces militants se trouvent dans plusieurs formations politiques, y compris au sein du FLN, précisant que «des personnes peuvent adhérer à un parti, mais une fois ce parti dissous, elles ne sont plus considérées comme militants.»

A une question sur la position du FLN par rapport à l’agrément de nouveaux partis politiques, M. Belkhadem a indiqué que le parti ne manquera pas de féliciter toutes les formations qui seront agréées avant ou après les législatives. Rappelant toutefois les lignes rouges à ne pas franchir, en l’occurrence les constantes nationales.

Interrogé sur le système de gouvernance qu’il privilégie, il a affirmé que son parti est pour un régime semi-parlementaire, dans lequel le Parlement exerce ses missions législatives et de con-trôle, tout en préservant les prérogatives du Président de la République.

Il s’est prononcé, en outre, sur un nombre ouvert de mandats présidentiels.

S’agissant de l’Alliance présidentielle, M. Belkhadem a indiqué qu’«elle n’est pas la fusion de trois partis seulement». Elle a été cons-tituée pour soutenir le programme du Président de la République. Une fois ce programme achevé, celle-ci devrait être dissoute. Il a estimé que l’alliance est un acte de volontariat et non une obligation». Il s’est prononcé dans ce sens pour le maintien de l’Alliance présidentielle. Pour M. Belkhadem les réformes engagées par le Président Abdelaziz Bouteflika constituent la base de la pratique poli- tique et démocratique dans le pays, partant de la loi sur les partis visant à faciliter l’octroi de l’agrément aux partis jusqu’à la création de la commission de surveillance des élections, qui permettra, selon lui, à l’opinion publique nationale et internationale de s’enquérir de l’efficacité des réformes et de l’intégrité des prochaines échéances électorales.

Concernant l’amendement de la Constitution, M. Belkhadem a mis en évidence la nécessité d’ «une révision radicale de la Loi fondamentale».

A cet effet, il a présenté a présenté la vision de son parti sur l’amendement de la Constitution, fondée sur des constantes, à l’instar de l’islam, religion de l’Etat, l’arabe, langue officielle, le régime républicain, l’unité nationale et territoriale et l’option démocratique.

Il a tenu a préciser que le système constitutionnel démocratique s’appuie sur le caractère sacré des constantes nationales.

M. Belkhadem a d’autre part, indiqué qu’une commission nationale indépendante, lors du déroulement du scrutin sous l’égide de magistrats et en présence d’observateurs internationaux, sera mise en place afin de veiller au bon déroulement des prochaines élections législatives.

Il a expliqué que cette commission nationale indépendante de surveillance des élections sera composée de représentants des partis politiques.

Les commissions de supervision des élections présidées par des magistrats et la présence d’observateurs internationaux devraient conférer davantage de transparence et de légitimité à ces élections. Il a appelé, dans ce cadre, les responsables des formations politiques participant aux élections, à désigner leurs représentants à travers tous les bureaux de vote pour la surveillance du scrutin.

Il a émis ainsi le vœu que le quota des sièges par région au Parlement soit revu, notamment là où la population a augmenté.

Au sujet des préparatifs de la prochaine échéance électorale, il a indiqué avoir donné, au lendemain de la réunion du comité central, des instructions aux secrétaires des mouhafadhas pour arrêter les listes des encadreurs devant surveiller les élections et pour distribuer les formulaires de can- didature.

Wassila Benhamed