Le ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba-Ahmed décèle un caractère politique derrière la grève des syndicats autonomes. « Je suis un technocrate.
Je ne suis pas un politicien. Mais les analyses que j’ai faites me démontrent qu’il y a de très fortes chances pour que ça soit un mouvement qui soit un peu politisé à cause de la conjoncture actuelle à s’avoir la période pré-électorale », a annoncé, hier, le ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba-Ahmed qui était l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale. Il considère que la grève lancée d’une manière illimitée n’existe dans aucun pays au monde. Reste que ce qui intrigue le plus le premier responsable de secteur c’est la volte-face d’un syndicat qui après avoir été reçu au niveau de son département n’a pas tenu son engagement de suspendre son mouvement comme il a été convenu entre les deux parties.
« Nous avons reçu un syndicat à la fin de la première semaine et nous sommes sortis avec une lueur d’espoir pour que la grève soit suspendue et qu’on puisse reprendre le dialogue. Mais le dimanche d’après, la grève a été reconduite », affirme le ministre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle « nous avons introduit une action en justice qui a reconnu que la grève est illégale et par la suite, et devant l’attitude des grévistes à maintenir la grève, nous avons décidé d’envoyer des mises en demeure pour les obliger à regagner leurs postes, faute de quoi, le conseil de discipline sera saisi et la sanction pourrait aller jusqu’au licenciement ».
Et le ministre de préciser : « Nous avons toutes les preuves que l’huissier de justice a fait son travail même si les syndicats ont fermé leurs sièges pour ne pas recevoir cette décision ». M. Baba-Ahmed a soutenu que son action vise la préservation de l’intérêt de l’élève qui doit passer avant toute considération. Il réitère la volonté de son département de tout faire pour préserver cet intérêt. Autre sanction, les ponctions sur salaire.
Il souligne que le ministère a donné des instructions pour des retraits sur salaires. Selon lui, des gens, « peu nombreux », « font tout » pour que l’école ne puisse pas avancer. Toutefois le ministre croit toujours à la possibilité de rattraper le temps perdu. Pour peu que les « enseignants soient sérieux et s’ils fassent un effort supplémentaire », suggère-t-il. Et de s’engager, après avoir procédé aux ponctions sur salaire, à restituer, au non du service fait, le salaire de chaque enseignant qui réussira à rattraper les cours programmés samedi et mardi après-midi où pour certaines classes, notamment d’examen, lors des vacances de printemps.
Amokrane H.