Abdallah Djabbalah à propos des élections législatives «Il y aura fraude, mais je participe»

Abdallah Djabbalah à propos des élections législatives «Il y aura fraude, mais je participe»

«Le FJD est doté d’un programme politique et socio-économique qui répond aux aspirations des Algériens»

Le président du FJD veut juste accéder au pouvoir, quitte à le partager avec d’autres, ou en être dépendant.



Le président du Front pour la justice et le développement (FJD) sème le doute à propos des élections législatives du 10 mai prochain. «L’Administration ne tiendra pas sa promesse portant sur sa neutralité durant les prochaines élections législatives. Néanmoins, le FJD participera à ces dernières rien que pour oeuvrer à un changement», a déclaré Abdallah Djaballah, président du FJD, hier lors d’une conférence de presse animée au siège national de sa formation à Alger.

Pouvoir se frayer un chemin pour rejoindre l’hémicycle Zighoud-Youcef (Assemblée populaire nationale)devient une fièvre qui s’empare des esprits des participants à la future consultation électorale. Dans ce sillage, le président du FJD a fait savoir que bien qu’il ne soit pas sûr de la neutralité et de l’impartialité de l’Administration à organiser des élections transparentes et libres, néanmoins il compte y prendre part. «Les prochaines élections législatives ne peuvent pas échapper à la fraude et au bourrage des urnes comme toutes les précédentes élections organisées en Algérie, néanmoins le FJD accomplira son devoir de participation», a-t-il déclaré Paradoxalement, le président du FJD tient à introduire une nouvelle donne de conduite dans sa logique politique.

Lui qui a connu des démêlés avec l’Administration et perdu déjà deux formations politiques dont il était le fondateur, ne veut plus, paraît-il, faire contre le pouvoir, ni même sans le pouvoir.

Il veut par contre à l’évidence, composer ouvertement avec ce dernier. C’est dire que dans sa nouvelle aventure politique, Abdallah Djaballah qui avait évolué à l’ombre des Frères musulmans, veut juste accéder au pouvoir, quitte à le partager avec d’autres, ou en être dépendant. Toutefois, il veut juste faire croire et convaincre qu’il est le meilleur islamiste du pays.

«Si le peuple vote pour moi, je le conduirai au changement qu’il avait tant souhaité et revendiqué», affirmait, tout serein, Abdallah Djaballah, soutenant paradoxalement que voter le 10 mai prochain est l’unique voie menant à un changement pacifique, susceptible de traduire sur le terrain la volonté du peuple.

Cet islamiste au long cours, qui a commencé son parcours dans les années soixante-dix, est désormais convaincu que son heure a sonné pour rejoindre les rouages du pouvoir et servir de force politique alternative à un régime défaillant. «Le FJD est doté d’un programme politique et socio-économique qui répond aux aspirations des Algériens», a-t-il précisé, avant d’ajouter que sa formation, fraîchement créée, dispose cependant d’une élite apte et capable de remettre sur pied les secteurs économique, agricole et touristique démantelés par des stratégies défaillantes, responsables de la dilapidation et de la perte de plusieurs milliards de dollars et de postes d’emploi.

Sans donner de précisions et d’éclairage sur son programme économique, Abdallah Djaballah a promis néanmoins de le faire connaître dans les jours à venir à l’opinion nationale.

Convaincu de la force de frappe de son parti, le président du FJD semble très optimiste quant à l’issue de ces élections et de la place qui lui reviendra.

Ainsi, il a indiqué que son parti, présent à travers tout le territoire national et dans quatre listes à l’étranger, a de fortes chances de se distinguer des autres formations en lice avec un bon résultat dans le cas où les élections seront organisées dans des conditions démocratiques. «Nous espérons juste qu’il n’y aura pas de fraude», a martelé le cheikh Abdallah Djaballah.

Interrogé sur les promesses de l’Administration d’organiser des élections libres et démocratiques, il a admis que les choses se présentent mieux cette fois mais, rappelle-t-il,«l’expérience nous enseigne de ne croire en rien et de voir par nous-mêmes sur le terrain».

Par ailleurs, le président du Front pour la justice et le développement a regretté le fait que l’Administration ne donnera pas des subventions financières aux formations politiques en lice aux prochaines élections, dont la majorité vient de naître et est sans ressources.