Abbès bouamama, sénateur de la wilaya d’Illizi à propos de la situation à la frontière algéro-libyenne « Le citoyen doit contribuer au recueil du renseignement »

Abbès bouamama, sénateur de la wilaya d’Illizi à propos de la situation à la frontière algéro-libyenne « Le citoyen doit contribuer au recueil du renseignement »
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Il important de « responsabiliser » les citoyens ainsi que les élus de la région sur ce travail qui consiste à « mobiliser la population », car il est question de soutenir l’Armée nationale populaire » dans les efforts qu’elle déploie pour sécuriser le pays.

La conclusion d’une trêve entre Toubous (une tribu arabe du Tchad) et les Touareg (tribu d’origine malienne), installés à Oubari, dans le sud de la Libye, a « contribué à stabiliser et à assurer une certaine sécurité dans cette région », épargnée, jusqu’à 2015, de l’anarchie et la déstabilisation qu’ont connues les autres régions de ce pays frontalier avec l’Algérie. « Après près de sept mois de guerre par procuration qui a fait des morts et des blessés dans les deux camps, cet accord de paix, signé grâce à l’intervention des sages et des notables des pays du Sahel, a assaini la situation dans cette région, située non loin de la frontière algérienne. Cet accord a une grande importance dans la mesure où il met fin aux tentatives de manipulation et de déstabilisation. Il permet aussi une information juste et crédible », a indiqué le sénateur de la wilaya d’Illizi, Abbès Bouamama.

Néanmoins, les habitants du sud de la Libye craignent « une intervention étrangère » qui risque de faire « des dégâts matériels et humains en plus de l’obligation pour ces populations de se déplacer ». La présence de groupes terroristes dans la région « est une réalité » connue des habitants du sud de la Libye. « D’où la nécessité d’intensifier le travail du recueil de l’information », a-t-il suggéré, précisant que « la sécurité de l’Algérie est tributaire de la stabilité du sud de la Libye ». A ce propos, il évoque « les efforts colossaux » déployés par l’Armée nationale populaire au niveau de la bande frontalière avec la Libye. « Il y a une forte présence des éléments de l’ANP sur toute la frontière », a-t-il indiqué. Ce déploiement est, certes, rassurant mais « il faut associer les habitants notamment les nomades dans la sécurisation de la région à travers un travail de sensibilisation et d’information sur les enjeux de la situation en Libye et son impact sur l’Algérie », a-t-il recommandé. Ce travail a une grande importance dans « le recueil des informations » à travers « l’exploitation des relations d’amitié et de fraternité existant entre les tribus vivant sur la bande frontalière que ce soit du côté algérien ou libyen ».

Réhabiliter les méharistes

« Il faut utiliser un langage simple et sensibiliser les gens sur le fait que la sécurité du pays ne concerne pas seulement l’armée mais tout le monde », a-t-il précisé. Outre le déploiement militaire, l’Armée a répondu favorablement à la demande des populations locales en assurant l’acheminement des aides à leurs proches de l’autre côté de la frontière. Des dispositions ont été prises par l’ANP pour « accueillir les réfugiés libyens même si la frontière est fermée ». L’organisation terroriste Daech a-t-elle une chance de recruter des Algériens du Sud ? « Elle n’en a aucune », réplique Bouamama. « Si on reprend l’histoire du terrorisme en Algérie, on constate le nombre infime des citoyens du sud engagés dans ces organisations.

En plus de tout ce qu’a vécu l’Algérie durant la décennie noire, je tiens à préciser que les tendances et les pensées extrémistes n’existent pas chez les populations du sud qui tiennent à leur liberté. Ce sont des gens qui aiment véritablement leur pays et ne risquent pas de s’aventurer dans ce genre d’organisations terroristes. Les jeunes ne croient pas aux groupes terroristes. C’est pour cela qu’il faut les responsabiliser et les impliquer directement dans la lutte contre ce danger qui guette toute la région », a-t-il conseillé.