La direction du Hamas obligée par Le Caire à négocier pour sauver des vies
Un responsable du Hamas devrait rencontrer hier au Caire un médiateur égyptien pour discuter des efforts de ce pays visant à mettre fin aux hostilités entre le mouvement islamiste palestinien et Israël, a indiqué un responsable palestinien.
Le président palestinien Mahmoud Abbas est également attendu dans la capitale égyptienne dans la journée pour des discussions sur un éventuel cessez-le-feu.
Le Hamas, qui contrôle Gaza sur le plan sécuritaire, avait rejeté la trêve proposée lundi par l’Egypte sans un accord global sur la fin du blocus de Gaza, l’ouverture du poste-frontière avec l’Égypte et la libération de détenus. «Une réunion doit se tenir cet après-midi entre un responsable du Hamas et un représentant de la direction égyptienne», a déclaré Azzam al-Ahmed, un responsable du Fatah du président Mahmoud Abbas, lors d’une réunion de la Ligue arabe au Caire.
Il a espéré qu’»ils parviendraient à une formulation claire pour une initiative égyptienne». Médiateur lors des précédentes crises entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, Le Caire avait proposé une trêve à partir de 06h GMT mardi.
Israël intensifie ses raids
Le cabinet de sécurité israélien a accepté mardi matin cette proposition et suspendu pendant six heures ses bombardements, avant de les relancer avec intensité en réponse à des dizaines de tirs «aveugles» de roquettes, selon l’armée israélienne.
L’émissaire du Quartette pour le Proche-Orient Tony Blair a parallèlement tenu mercredi des discussions avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le ministre des Affaires étrangères Sameh Choukri au Caire, lors de sa deuxième visite en une semaine pour évoquer le conflit à Gaza. L’opération israélienne, qui vise à détruire les capacités de tirs du Hamas, a fait 208 morts et plus de 1.500 blessés, en grande majorité des civils, depuis le 8 juillet. Dans le même temps, un millier de roquettes se sont abattues en Israël, faisant un mort israélien. Israël a demandé mercredi à 100.000 habitants du nord de la bande de Ghaza d’évacuer leur domicile, un appel qui n’a pas entraîné d’exode bien que l’armée ait intensifié ses bombardements après l’échec d’une initiative de trêve.
Conformément à la mise en garde du Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’armée a augmenté ses frappes sur l’enclave palestinienne, au 9e jour de son opération visant à faire cesser les tirs de roquettes sur Israël. Une quarantaine de raids ont été menés durant la nuit selon l’armée, qui ont visé en particulier les maisons d’un haut responsable de la sécurité du Hamas, Fathi Hammad, et le député Ismail al-Ashqar, à Jabalia (nord). Mercredi, onze Palestiniens ont été tués dans une série de frappes, essentiellement dans le sud du territoire, dont un enfant de 10 ans et une femme de 65.
Nulle part où aller
Le Hamas a appelé la population à ne répondre «en aucune manière» à ces mises en garde, y voyant «une forme de guerre psychologique pour troubler le front» palestinien. Les journalistes de l’AFP sur place n’ont constaté aucune fuite massive des habitants, dont beaucoup soulignaient n’avoir nulle part où aller sur ce petit territoire parmi les plus densément peuplés de la planète. «Ils larguent ces tracts depuis leurs avions pour dire aux gens ordinaires d’évacuer.
Mais où devons-nous aller? Mieux vaut rester et mourir dans nos maisons», s’est exclamé Fasel Hassan. L’Agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué en début de semaine accueillir quelque 17.000 réfugiés.
Néanmoins, Azzam al-Ahmed, un responsable du Fatah du président Mahmoud Abbas, a indiqué à la presse au Caire qu’un haut responsable du Hamas allait rencontrer un médiateur égyptien en vue de pourparlers.