Abattage d’arbres à la Forêt de Djeouna des Issers (Boumerdès) : Massacre du patrimoine forestier

Abattage d’arbres à la Forêt de Djeouna des Issers (Boumerdès) : Massacre du patrimoine forestier

Le terrain en question d’une superficie d’environ 30 ha fait partie d’un vaste massif forestier.

La brigade de recherche de la Gendarmerie nationale de la commune des Issers vient d’ouvrir une enquête sur une opération de déboisement qu’a subie une partie de la forêt du village Djeouna. D’après certaines de nos informations, vu la gravité des dégâts commis dans cette forêt, le juge chargé de cette affaire a ordonné la mise sous contrôle judiciaire de certains accusés dans l’attente d’un jugement final. Le terrain en question d’une superficie d’environ 30 ha se trouve du côté est de la ville des Issers et fait partie d’un vaste massif forestier, où plusieurs apiculteurs profitent de la biodiversité de cet endroit pour faire prospérer leurs ruches d’abeilles.

D’après le premier responsable des gardes forestiers de Boumerdès, “des citoyens ont défriché plusieurs parties de cette forêt sans aucune autorisation préalable, ce qui nous a amenés à déposer plainte contre ces individus, toutefois je ne peux vous dire davantage sur cette affaire tant que la justice n’a pas tranché”.

Pour leur part, des citoyens affirment que c’est à la suite d’une correspondance qu’ils ont rédigée et adressée aux autorités compétentes de la wilaya de Boumerdès, notamment le wali, que cette enquête a pu avoir lieu.

Ils avancent que “ceux qui ont procédé au défrichage de cette forêt bénéficient de la complaisance de certains responsables locaux et ils l’ont fait dans le but de planter des vignes”. En effet, le contrat, dont nous disposons d’une copie, et qui lie la direction des gardes forestiers de Bordj Menaiel et l’un des bénéficiaires du programme de mise en valeur et de griffage d’oliviers dans le village de Djeouna, indique la location d’un terrain de 10 ha contre la modeste somme de 8000 DA par an. Une somme tellement dérisoire qu’elle laisse planer le doute sur ce contrat. À ce sujet, le directeur des gardes forestiers de Boumerdès nous dira que sa direction n’a pas de droit de regard sur la somme imposée dans ce genre de contrat, et il ajoute que “c’est du ressort des services des domaines qui sont habilités à déterminer les prix de location de ce genre de terrains”. Concernant les contrats de mise en valeur et de griffage d’oliviers délivrés par les antennes régionales des gardes forestiers, ce sont une sorte de cahier des charges accordés aux citoyens qui veulent entretenir les oliviers qui se trouvent sur des terrains domaniaux en vue de bénéficier des récoltes oléicoles. Toutefois, ces contrats stipulent explicitement que les bénéficiaires n’ont pas obtenu la propriété des terrains et ils ne peuvent en aucun cas procéder au déboisement ou au débroussaillement de la végétation, sous peine d’emprisonnement.

N. O.