Abassi de Doha : super-citoyen sans droits civiques

Abassi de Doha : super-citoyen sans droits civiques
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Nos confrères du journal tamurt.info ont appris, d’une source de la wilaya de Tizi-Ouzou, que le DRS cherche à régulariser la situation administrative d’une villa appartenant au chef du FIS, Abassi Madani. Cette villa située dans le domaine côtier est, au regard de la loi, un « bien non-régularisable » puisque théoriquement non constructible.

 Si une telle démarche aboutissait ce serait des centaines de citoyens, dont les biens sont dans la même situation, qui seraient discriminés. Cocasse situation où un algérien déchu de ses droits civiques supplante en « droits » tant d’autres algériens.La villa en question est située dans le voisinage du village de Mazer, entre Tigzirt et Dellys, elle avait été abandonnée, au début des années 1990, à la suite de l’expression de l’inimitié d’habitants de cette région à l’endroit de son propriétaire. Une tête de sanglier y avait été suspendue.

Cette résidence, située dans la proximité immédiate du Mizrana, imposant massif forestier, utilisé comme zone de repli et de transit par les terroristes islamistes, a été investie par l’armée et utilisée comme cantonnement. Une mesure opérationnelle bien plus liée aux données sécuritaires locales qu’à la qualité de la personne de son propriétaire, ses autres biens n’ont été touchés d’aucune manière. Que l’ »amélioration », tant vantée, des conditions sécuritaires rende possible la restitution de cette bâtisse à un usage civil, est une chose. Mais, qu’il y ait injonction pour l’établissement d’actes sur une construction située hors du domaine constructible en est une autre.

Abassi Madani avait été condamné, le 12 juillet 1992, par le tribunal militaire de Blida, à 12 années de réclusion et à la perte de ses droits civiques. Il a connu un premier élargissement, en 1997, sous la période Zeroual, date à laquelle il a été assigné à résidence à son appartement du quartier populaire de Belcourt. La mesure d’assignation à résidence a été levée le 2 juillet 2003, sous le règne de Bouteflika I. Par la suite il lui a été permis de quitter le pays. Il est depuis des années dans les bonnes grâces de. Doha, la capitale « berceau » internationale de l’islamisme et du djihadisme. Ce sont probablement les bons offices de cet émirat wahhabite qui font courir présentement les autorités algériennes.

Les régents et les raïs en place à Alger s’échinent de manière de plus en plus ostentatoire à éviter les foudres du wahhabisme. Profil bas au sein de la fameuse ligue arabe. Multiplication de protocoles d’accords avec les pétromonarchies du Golfe, notamment dans le domaine de l’industrie militaire. (sic). Silence assourdissant sur l’implication saoudienne dans les violences contre les populations Mozabites. Dévastation de la faune de notre Sahara par des émirs qui y sévissent en potentats contre la nature. Il est donc dans cet ordre des choses que le DRS intime l’ordre à la wilaya de Tizi-Ouzou, donc à l’Etat, de blanchir au mépris de la loi, le bien de Monsieur, pardon, du cheikh, Abassi Madani…

LG Algérie

La seule loi qui semble avoir réellement cour en ces temps de déchéance est celle du déshonneur… En son temps Winston Churchill avait dit cette mémorable sentence : « Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre ». Méditons à quel point elle reste vraie…

Mohand Bakir