Cela fait plus de dix ans qu’ils espéraient un logement AADL. Aujourd’hui, ils sont contraints d’opter pour une autre formule, celle du LPP, leur salaire ayant évolué et dépassant le seuil de six fois le SNMG. Ils devront refaire le parcours du combattant pour leur inscription, leurs dossiers n’étaient pas transférés.
Bon nombre de ces derniers ne répondant plus aux nouvelles conditions d’éligibilité aux programmes AADL sont appelés à se réinscrire au LPP. La solution ? Ils sont orientés vers le LPP mais «leurs dossiers ne sont ni transférés automatiquement et ne seront nullement traités en priorité», selon les affirmations du premier responsable du secteur de l’Habitat. «Ils (les souscripteurs) n’ont qu’à prendre leurs dossiers et se réinscrire au LPP. C’est aussi simple que cela et je ne vois pas en quoi cela les gêne. S’ils ne sont pas éligibles à la formule AADL, on leur a ouvert un autre créneau et on ne leur a pas dit qu’ils n’ont droit à rien», a lancé Abdelmadjid Teboun au micro de nos confrères de la chaîne III de la Radio nationale.
Cette décision vient ainsi jeter un pavé dans la mare. Après douze ans d’attente, retour à la case départ. Et comme il fallait s’y attendre, certains des souscripteurs interrogés par le journaliste de la chaîne III se sont surtout dit «complètement perdus» et s’estiment «lésés» si jamais cette décision venait à être appliquée. «Je suis un souscripteur 2002. J’ai refait un nouveau dossier LPP mais sans suite. Suis-je au LPP, suis-je à l’AADL ? C’est une chose que j’ignore», a témoigné l’un d’entre eux. «Si cette décision existe, je me pose vraiment la question du devenir de ces gens après une quinzaine d’années d’attente sachant que ces derniers seront incapables de refaire un autre dossier», s’est exclamé un autre souscripteur. Un troisième souscripteur a, de son côté, affirmé qu’il lui a fallu «attendre onze longues années» pour se retrouver aujourd’hui «contraint d’attendre onze autres années». «Alors d’ici à là, mon fils qui n’était pas encore né en 2012, aura vingt-deux ans. Alors dites-moi que faire : le marier ou chercher à me loger moi-même ?». Combien sont-ils dans la même situation ? Des milliers assurément. Avec une telle décision, ces souscripteurs s’attendent et exigent des réponses à tous ces questionnements de la part des responsables de l’AADL. Par ailleurs, s’agissant toujours des logements LPP, et alors que le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme prévoit la réalisation de 151 850 logements, selon la formule LPP, seulement 8 000 dossiers ont été déposés par les souscripteurs au niveau national. Sur ces 8 000 dossiers déposés depuis le lancement des souscriptions le 1er juillet dernier, 3 800 sont enregistrés à la wilaya d’Alger, soit près de la moitié des demandes reçues par l’ENPI, avait précisé à l’APS le Directeur général de l’ENPI, Ammar Guellati.
F.H